• A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : ' C'est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde

    Le vendredi de la 2e semaine de Pâques
    Calendrier romain ordinaire

    St Sabas le Goth | St Joseph Moscati - médecin des pauvres (+ 1927) | En savoir plus

    Vendredi 12 Avril

    Livre des Actes des Apôtres 5,34-42.

    En ces jours-là, comme les Apôtres étaient en train de comparaître devant le Conseil suprême, intervint un pharisien nommé Gamaliel, docteur de la Loi, qui était honoré par tout le peuple. Il ordonna de les faire sortir un instant,
    puis il dit : « Vous, Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à ces gens-là.
    Il y a un certain temps, se leva Theudas qui prétendait être quelqu’un, et à qui se rallièrent quatre cents hommes environ ; il a été supprimé, et tous ses partisans ont été mis en déroute et réduits à rien.
    Après lui, à l’époque du recensement, se leva Judas le Galiléen qui a entraîné beaucoup de monde derrière lui. Il a péri lui aussi, et tous ses partisans ont été dispersés.
    Eh bien, dans la circonstance présente, je vous le dis : ne vous occupez plus de ces gens-là, laissez-les. En effet, si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera.
    Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu. » Les membres du Conseil se laissèrent convaincre ;
    ils rappelèrent alors les Apôtres et, après les avoir fait fouetter, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent.
    Quant à eux, quittant le Conseil suprême, ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.
    Tous les jours, au Temple et dans leurs maisons, sans cesse, ils enseignaient et annonçaient la Bonne Nouvelle : le Christ, c’est Jésus.

    Psaume 27(26),1.4.13-14.

    Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
    de qui aurais-je crainte ?
    Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
    devant qui tremblerais-je ?

    J'ai demandé une chose au Seigneur,
    la seule que je cherche :
    habiter la maison du Seigneur
    tous les jours de ma vie,
    pour admirer le Seigneur dans sa beauté
    et m'attacher à son temple.

    Mais, j'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
    sur la terre des vivants.
    « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
    espère le Seigneur. »

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,1-15.

    En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade.
    Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades.
    Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples.
    Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
    Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »
    Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.
    Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. »
    Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
    « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
    Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
    Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient.
    Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. »
    Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
    À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »
    Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.



    Saint Augustin (354-430)
    évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
    Sermons sur l'évangile de Jean, n°24, 1.6.7 ; CCL 36, 244 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 272)

    « A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : ' C'est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde ' »

          Gouverner l'univers est en vérité un miracle plus grand que de rassasier cinq mille hommes avec cinq pains. Personne toutefois ne s'en étonne, alors que l'on s'extasie devant un miracle de moindre importance parce qu'il sort de l'ordinaire. Qui, en effet, nourrit aujourd'hui encore l'univers sinon celui qui, avec quelques grains, crée les moissons ? Le Christ a donc fait ce que Dieu fait. Usant de son pouvoir de multiplier les moissons a partir de quelques grains, il a multiplié cinq pains dans ses mains. Car la puissance se trouvait entre les mains du Christ, et ces cinq pains étaient comme des semences que le Créateur de la terre multipliait sans même les confier à la terre.

          Cette œuvre a donc été placée sous nos sens pour élever notre esprit... Il nous est ainsi devenu possible d'admirer « le Dieu invisible en considérant ses œuvres visibles » (Rm 1,20). Après avoir été éveillés à la foi et purifiés par elle, nous pouvons même désirer voir sans les yeux du corps l'Etre invisible que nous connaissons à partir du visible... En effet, Jésus a fait ce miracle pour qu'il soit vu de ceux qui se trouvaient là, et ils l'ont mis par écrit pour que nous en ayons connaissance. Ce que les yeux ont fait pour eux, la foi le fait pour nous. Aussi bien, nous reconnaissons en notre âme ce que nos yeux n'ont pas pu voir et nous avons reçu un plus bel éloge, puisque c'est de nous qu'il a été dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20,29).

    Méditation

    Soeur Véronique Margron

    Soeur Véronique Margron

    Communauté de Paris

    Passer de l'autre côté

    Écouter la méditation
    En fin de compte on ne sait d’où Jésus est parti et non plus très bien où il se rend, sinon qu’il paraît s’être éloigné de liens familiers, ce que pourrait traduire le fait d’être de l’autre côté de la mer (expression qui se retrouve 4 fois : Jean 6, 1. 17. 22. 25).Ce côté où la vie est inconnue, où il faut risquer. Comme passer de l’autre côté du miroir, au-delà des apparences. Voilà sans doute ce qui nous est demandé, au-delà des apparences de nous-mêmes comme de nos représentations de Dieu, afin d’espérer entrer pour de vrai dans l’amitié de Jésus, dans son écoute.

    La foule est là, comme aux heures essentielles, telle l’entrée glorieuse à Jérusalem, juste avant la Passion. Jésus gravit la montagne, mémoire de celle où la loi fut donnée. Une foule qui paraît patiente, attentive. Sans raison apparente – nous ne sommes pas le soir et Jésus n’a pas guéri de nombreux malades – il exprime le souci de lui procurer du pain. Mais quel pain vraiment ? Car qu’est venue chercher cette foule qui, elle aussi, est passée de l’autre côté des apparences du monde, pour entendre la parole de vie ? C’est Simon qui, un peu plus tard, prononcera la réponse juste : « À qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6, 68). Voilà alors ce que Jésus est venu offrir, par-delà les apparences, les paroles qui ne passent pas. Celles qui font vivre, inscrites en sa propre chair. Et c’est bien ce que confirment les « morceaux en surplus ». La foule a mangé à satiété, il n’est donc pas besoin de plus.

    C’est alors autre chose qui est offert. Non un don supplémentaire, mais le cœur du don : sa signification elle-même, la vie de Dieu offerte en partage jusque dans la mort du Fils. Nous voilà au-delà des apparences, dans la vérité même : la véritable gloire sera celle de l’abaissement de Jésus afin d’être à la hauteur de l’homme humilié pour l’élever jusqu’à la joie que Dieu lui-même soit son compagnon.

    « Le voyageur, épuisé par la nuit et qui demande du pain, en réalité désire l’aurore. Notre message éternel d’espérance, c’est que l’aurore viendra ! »Martin Luther KING (La force d’aimer, Casterman, 1964, p. 78-86)

    Extrait de Marche dans la Bible (2018)

     

     

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