• Comment savoir si j'ai la charité ?

    Le lundi de la 11e semaine du temps ordinaire
    Calendrier romain ordinaire

     

     

      Bx Marie-Joseph Cassant | St Avit - abbé († v. 530) | En savoir plus

    Lundi 17 Juin

     

     

    Premier livre des Rois 21,1-16.

    En ce temps-là, Naboth, de la ville de Yizréel, possédait une vigne à côté du palais d’Acab, roi de Samarie.
    Acab dit un jour à Naboth : « Cède-moi ta vigne ; elle me servira de jardin potager, car elle est juste à côté de ma maison ; je te donnerai en échange une vigne meilleure, ou, si tu préfères, je te donnerai l’argent qu’elle vaut. »
    Naboth répondit à Acab : « Que le Seigneur me préserve de te céder l’héritage de mes pères ! »
    Acab retourna chez lui sombre et irrité, parce que Naboth lui avait dit : « Je ne te céderai pas l’héritage de mes pères. » Il se coucha sur son lit, tourna son visage vers le mur, et refusa de manger.
    Sa femme Jézabel vint lui dire : « Pourquoi es-tu de mauvaise humeur ? Pourquoi ne veux-tu pas manger ? »
    Il répondit : « J’ai parlé à Naboth de Yizréel. Je lui ai dit : “Cède-moi ta vigne pour de l’argent, ou, si tu préfères, pour une autre vigne en échange.” Mais il a répondu : “Je ne te céderai pas ma vigne !” »
    Alors sa femme Jézabel lui dit : « Est-ce que tu es le roi d’Israël, oui ou non ? Lève-toi, mange, et retrouve ta bonne humeur : moi, je vais te donner la vigne de Naboth. »
    Elle écrivit des lettres au nom d’Acab, elle les scella du sceau royal, et elle les adressa aux anciens et aux notables de la ville où habitait Naboth.
    Elle avait écrit dans ces lettres : « Proclamez un jeûne, faites comparaître Naboth devant le peuple.
    Placez en face de lui deux vauriens, qui témoigneront contre lui : “Tu as maudit Dieu et le roi !” Ensuite, faites-le sortir de la ville, lapidez-le, et qu’il meure ! »
    Les anciens et les notables qui habitaient la ville de Naboth firent ce que Jézabel avait ordonné dans ses lettres.
    Ils proclamèrent un jeûne et firent comparaître Naboth devant le peuple.
    Alors arrivèrent les deux individus qui se placèrent en face de lui et portèrent contre lui ce témoignage : « Naboth a maudit Dieu et le roi. » On fit sortir Naboth de la ville, on le lapida, et il mourut.
    Puis on envoya dire à Jézabel : « Naboth a été lapidé et il est mort. »
    Lorsque Jézabel en fut informée, elle dit à Acab : « Va, prends possession de la vigne de ce Naboth qui a refusé de la céder pour de l’argent, car il n’y a plus de Naboth : il est mort. »
    Quand Acab apprit que Naboth était mort, il se rendit à la vigne de Naboth et en prit possession.

     

    Psaume 5,2-3.5-6ab.6c-7.

    Écoute mes paroles, Seigneur,
    comprends ma plainte ;
    entends ma voix qui t'appelle,
    ô mon Roi et mon Dieu !

    Tu n'es pas un Dieu ami du mal,
    chez toi, le méchant n'est pas reçu.
    Non, l'insensé ne tient pas
    devant ton regard.

    Tu détestes tous les malfaisants,
    tu extermines les menteurs ;
    l'homme de ruse et de sang,
    le Seigneur le hait.

     

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,38-42.

    En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Œil pour œil, et dent pour dent’.
    Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
    Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
    Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
    À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »

     

    Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)
    tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, copatronne de l'Europe
    Lettre 42 au roi Louis de Hongrie, n° 188 (trad. Cartier, Téqui, 1976, tome 1, p. 358-359)

     

    Comment savoir si j'ai la charité ?

     

    Très cher Père, vous pourrez peut-être me dire : J'aime beaucoup la charité, mais comment puis-je bien savoir si je l'ai ?

     

    Je vous répondrai : Si l'âme trouve en elle-même les conditions que nous avons reconnues à la charité. Elles se résument toutes en deux principales : d'abord dans la vraie et sainte patience, qui supporte toutes les injures petites ou grandes, de quelque côté qu'elles viennent, et qui les supporte avec un esprit calme et tranquille ; puis dans le zèle à soulager les besoins du prochain autant qu'il est possible. Ainsi la première condition de la charité est de supporter les injures, la seconde de donner : et que donner ? L'affection de la charité, en aimant le prochain comme soi-même, et en assistant les créatures selon ce que Dieu donne de grâces et de biens spirituels et temporels : l'âme se trouve disposée à prendre et à goûter la parole de Dieu, et elle s'applique à l'observer jusqu'à la mort. Il y a bien d'autres signes de la charité, mais je ne veux pas trop m'étendre, et je parle seulement des deux principaux.

     

    Oh ! combien est heureuse l'âme qui se nourrit sur le sein d'une si douce mère ! Elle est humble, elle est obéissante, et elle aimerait mieux mourir que de n'être pas soumise à Jésus crucifié.

    Méditation

     

    Frère Philippe Jeannin

    Frère Philippe Jeannin

    Couvent Saint-Jacques à Paris

     

    Et puis quoi encore ?

    Écouter la méditation
    Mais jusqu’où ira-t-il ? Où veut-il nous mener ? Pour bien comprendre ce passage, il faut l’éclairer à la lumière du verset plus haut : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5, 17). Accomplir, c’est-à-dire porter à son plein accomplissement, dépasser, parfaire, parachever, réussir, aboutir, finaliser…

    Jésus ne nous demande pas seulement de dépasser la loi du Talion pour briser le cercle de la violence et de la vengeance en ne répondant pas au mal par le mal. Il nous pousse plus loin, à nous dépasser, à aller au-delà, non pas de nos forces mais de nos réactions, de nos sentiments, de nos réflexes premiers. Là où l’on peut le rejoindre, là où il se révèle : dans l’amour et non dans la vengeance.

    Jésus nous tire vers le haut, nous éduque à l’amour, à la paix, à la douceur, à la bonté, à la bienveillance… ces fruits de l’Esprit que, déjà, nous pouvons goûter.

    Où veut-il nous mener encore ? Il nous invite à ne pas tourner le dos à nos frères et à aimer nos ennemis et prier pour ceux qui nous persécutent, condition pour être parfaits comme le Père céleste est parfait.

    Accomplir, dépasser, parfaire… Voilà donc le chemin des enfants de Dieu pour être parfaits comme le Père céleste.

     

     

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