• Grandir ou diminuer ?

    Samedi du temps de Noël après l'Épiphanie 
    Calendrier ordinaire

    Bse Alix Le Clerc - Bse Alix Le Clerc | St Marcellin - évêque († VIe s.) | En savoir plus

    Samedi 9 Janvier 

    Première lettre de saint Jean 5,14-21.

    Bien-aimés, voici l’assurance que nous avons auprès de Dieu : si nous faisons une demande selon sa volonté, il nous écoute. 
    Et puisque nous savons qu’il nous écoute en toutes nos demandes, nous savons aussi que nous obtenons ce que nous lui avons demandé. 
    Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui n’entraîne pas la mort, il demandera, et Dieu lui donnera la vie, – cela vaut pour ceux dont le péché n’entraîne pas la mort. Il y a un péché qui entraîne la mort, ce n’est pas pour celui-là que je dis de prier. 
    Toute conduite injuste est péché, mais tout péché n’entraîne pas la mort. 
    Nous le savons : ceux qui sont nés de Dieu ne commettent pas de péché ; le Fils engendré par Dieu les protège et le Mauvais ne peut pas les atteindre. 
    Nous savons que nous sommes de Dieu, alors que le monde entier est au pouvoir du Mauvais. 
    Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu nous donner l’intelligence pour que nous connaissions Celui qui est vrai ; et nous sommes en Celui qui est vrai, en son Fils Jésus Christ. C’est lui qui est le Dieu vrai, et la vie éternelle. 
    Petits enfants, gardez-vous des idoles. 

    Psaume 149(148),1-2.3-4.5-6a.9b.

    Chantez au Seigneur un chant nouveau, 
    louez-le dans l'assemblée de ses fidèles ! 
    En Israël, joie pour son créateur ; 
    dans Sion, allégresse pour son Roi ! 

    Dansez à la louange de son nom, 
    jouez pour lui, tambourins et cithares ! 
    Car le Seigneur aime son peuple, 
    il donne aux humbles l'éclat de la victoire. 

    Que les fidèles exultent, glorieux, 
    criant leur joie à l'heure du triomphe. 
    Qu'ils proclament les éloges de Dieu, 
    c'est la fierté de ses fidèles. 

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 3,22-30.

    En ce temps-là, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait. 
    Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser. 
    En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison. 
    Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification. 
    Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! » 
    Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. 
    Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. 
    Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. 
    Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. 

    Saint Augustin (354-430) 

    évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église 
    Sermon pour la naissance de Jean Baptiste ; PLS 2, 447 (Le mystère de Noël, coll. Icthus, Lettres chrétiennes, t. 8; trad. F. Quéré-Jaulmes; éd. Le Centurion-Grasset 1963, p. 48; rev.)

    Grandir ou diminuer ?

    « Il faut que lui, il grandisse et que moi, je diminue. » En Jean la justice humaine avait trouvé le sommet que l'homme pouvait atteindre. La Vérité elle-même (Jn 14,6) disait : « Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste » (Mt 11,11) ; aucun homme donc n'aurait pu le dépasser. Mais il était seulement homme, alors que Jésus Christ était homme et Dieu. Et puisque selon la grâce chrétienne on nous demande (…) de ne pas nous glorifier dans nous-mêmes, mais « si quelqu'un se glorifie, qu'il se glorifie dans le Seigneur » (2Co 10,17), (…), pour cette raison Jean s'écrie : « Il faut qu'il grandisse et que moi, je diminue. » Bien sûr en lui-même Dieu n'est ni diminué ni augmenté. Mais dans les hommes, au fur et à mesure que progresse la vraie vie spirituelle, la grâce divine grandit et la puissance humaine diminue, jusqu'à ce que le temple de Dieu, qui est formé de tous les membres du corps du Christ (1Co 3,16), arrive à sa perfection, que toute tyrannie, toute autorité, toute puissance soient mortes, et que Dieu soit « tout en tous » (Col 1,16; 1Co 15,28). (…)

      « Le Verbe était la vraie lumière qui éclaire tout homme venant dans ce monde (…) ; tous nous avons reçu de sa plénitude » (Jn 1,9.16). En elle-même la lumière est toujours totale ; elle s'accroît pourtant en celui qui est illuminé, et il est diminué lorsque ce qui était sans Dieu en lui est détruit. Car sans Dieu l'homme ne peut que pécher, et ce pouvoir humain diminue lorsque la grâce divine triomphe et détruit le péché. La faiblesse de la créature cède à la puissance du créateur et la vanité de notre égoïsme s'effondre devant l'amour qui remplit l'univers. Du fond de notre détresse Jean Baptiste acclame la miséricorde du Christ : « Il faut que lui grandisse et que moi, je diminue. »

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