• Il convoqua ses serviteurs

    Le mercredi de la 33e semaine du temps ordinaire
    Calendrier romain ordinaire

    Ste Cécile | Bx Thomas Reggio - évêque et fondateur († 1901) | En savoir plus

    Mercredi 22 Novembre

    Deuxième livre des Maccabées 7,1.20-31.

    En ces jours-là, sept frères avaient été arrêtés avec leur mère. À coups de fouet et de nerf de bœuf, le roi Antiocos voulut les contraindre à manger du porc, viande interdite.
    Leur mère fut particulièrement admirable et digne d’une illustre mémoire : voyant mourir ses sept fils dans l’espace d’un seul jour, elle le supporta vaillamment parce qu’elle avait mis son espérance dans le Seigneur.
    Elle exhortait chacun d’eux dans la langue de ses pères ; cette femme héroïque leur parlait avec un courage viril :
    « Je suis incapable de dire comment vous vous êtes formés dans mes entrailles. Ce n’est pas moi qui vous ai donné l’esprit et la vie, qui ai organisé les éléments dont chacun de vous est composé.
    C’est le Créateur du monde qui façonne l’enfant à l’origine, qui préside à l’origine de toute chose. Et c’est lui qui, dans sa miséricorde, vous rendra l’esprit et la vie, parce que, pour l’amour de ses lois, vous méprisez maintenant votre propre existence. »
    Antiocos s’imagina qu’on le méprisait, et soupçonna que ce discours contenait des insultes. Il se mit à exhorter le plus jeune, le dernier survivant. Bien plus, il lui promettait avec serment de le rendre à la fois riche et très heureux s’il abandonnait les usages de ses pères : il en ferait son ami et lui confierait des fonctions publiques.
    Comme le jeune homme n’écoutait pas, le roi appela la mère, et il l’exhortait à conseiller l’adolescent pour le sauver.
    Au bout de ces longues exhortations, elle consentit à persuader son fils.
    Elle se pencha vers lui, et lui parla dans la langue de ses pères, trompant ainsi le cruel tyran : « Mon fils, aie pitié de moi : je t’ai porté neuf mois dans mon sein, je t’ai allaité pendant trois ans, je t’ai nourri et élevé jusqu’à l’âge où tu es parvenu, j’ai pris soin de toi.
    Je t’en conjure, mon enfant, regarde le ciel et la terre avec tout ce qu’ils contiennent : sache que Dieu a fait tout cela de rien, et que la race des hommes est née de la même manière.
    Ne crains pas ce bourreau, montre-toi digne de tes frères et accepte la mort, afin que je te retrouve avec eux au jour de la miséricorde. »
    Lorsqu’elle eut fini de parler, le jeune homme déclara : « Qu’attendez-vous ? Je n’obéis pas à l’ordre du roi, mais j’écoute l’ordre de la Loi donnée à nos pères par Moïse.
    Et toi qui as inventé toutes sortes de mauvais traitements contre les Hébreux, tu n’échapperas pas à la main de Dieu. »

    Psaume 17(16),1.5-6.8b.15.

    Seigneur, écoute la justice !
    Entends ma plainte, accueille ma prière :
    mes lèvres ne mentent pas.
    J'ai tenu mes pas sur tes traces,

    jamais mon pied n'a trébuché.
    Je t'appelle, toi, le Dieu qui répond :
    écoute-moi, entends ce que je dis.
    Garde-moi comme la prunelle de l’œil ;

    à l'ombre de tes ailes, cache-moi,
    Et moi, par ta justice, je verrai ta face :
    au réveil, je me rassasierai de ton visage.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 19,11-28.

    En ce temps-là, comme on l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même.
    Voici donc ce qu’il dit : « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royauté et revenir ensuite.
    Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.”
    Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : “Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.”
    Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté, il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent, afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté.
    Le premier se présenta et dit : “Seigneur, la somme que tu m’avais remise a été multipliée par dix.”
    Le roi lui déclara : “Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autorité sur dix villes.”
    Le second vint dire : “La somme que tu m’avais remise, Seigneur, a été multipliée par cinq.”
    À celui-là encore, le roi dit : “Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.”
    Le dernier vint dire : “Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ; je l’ai gardée enveloppée dans un linge.
    En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.”
    Le roi lui déclara : “Je vais te juger sur tes paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt, que je moissonne ce que je n’ai pas semé ;
    alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.”
    Et le roi dit à ceux qui étaient là : “Retirez-lui cette somme et donnez-la à celui qui a dix fois plus.”
    On lui dit : “Seigneur, il a dix fois plus !
    – Je vous le déclare : on donnera à celui qui a ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.
    Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.” »
    Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.


    Sainte Gertrude d'Helfta (1256-1301)
    moniale bénédictine
    Les Exercices, n°7, Prime ; SC 127 (trad. SC, p. 265 rev.)

    « Il convoqua ses serviteurs »

          Vérité chérie, juste Équité de Dieu, comment comparaîtrai-je devant ta face, portant mon iniquité…, le fardeau de ma trop grande négligence ? Le trésor de la foi chrétienne et de la vie spirituelle, hélas, je ne l'ai pas donné au trésor des banquiers de la charité, où tu aurais pu le retirer ensuite, selon ta volonté, accru des intérêts de toute la perfection. Le talent qui m'a été confié, mon temps, non seulement je l'ai dépensé en vain, mais je l'ai même laissé fuir, gâté et perdu totalement. Où irai-je ? De quel côté me tournerai-je ? « Où fuirai-je loin de ta face ? » (Ps 138,7)

          Vérité, tu as pour assesseurs inséparables la justice et l'équité… Malheur à moi, si je comparais devant ton tribunal sans avoir d'avocat qui réponde pour moi : ô Charité, toi, arrive à ma décharge. Toi, réponds pour moi ; toi, sollicite mon pardon ; toi, plaide ma cause afin que, grâce à toi, je vive.

          Je sais ce que je ferai : « Je prendrai la coupe du salut » (Ps 115,13). Je placerai le calice de Jésus sur le plateau vide de la Vérité. Ainsi, je remédierai à tout ce qui me manque. Ainsi je couvrirai tous mes péchés. Par ce calice je relèverai toutes mes ruines. Par ce calice je remédierai, dignement et au-delà, à tout ce qu'il y a d'imparfait en moi…

          Chère Vérité, venir à toi sans mon Jésus me serait intolérable ; mais avec mon Jésus, comparaître devant toi sera pour moi chose bien agréable et aimable. Vérité, siège maintenant sur ton tribunal… :« Je ne crains aucun mal » (Ps 22,4).

    Méditation

    Frère Yves Habert

    Frère Yves Habert

    Couvent du Saint-Nom-de-Jésus à Lyon

    En avant !

    Écouter la méditation
    Nous avons parfois tendance à considérer que Dieu a tout organisé d’avance et que, de toute façon, nous n’ajouterons pas grand-chose de notre cru. Sans doute nous faut-il comprendre cette parabole propre à Luc comme une exhortation à la mission. Le roi salue l’engagement, même imparfait, des deux premiers serviteurs et pointe ce recroquevillement prudentiel du dernier qui traduit, par son inertie, un manque de foi. Certes, nous ne sommes que des fourmis par rapport à l’immensité de Dieu. Dieu a confiance en nous et ne nous considère pas de cette manière-là.

    À travers la terrible ambiguïté de l’image de ce despote qui réclame ce qu’il n’a pas donné, il y a l’estime que Dieu a pour l’homme. L’homme est donc capable d’apporter quelque chose qui vient de lui ! Dans la parabole, il s’agit des fameux intérêts qu’aurait dû rapporter l’argent. Nous ne sommes pas des marionnettes, mais capables d’apporter à l’œuvre de Dieu quelque chose d’unique, qui sort de nous, et que ni Dieu ni les autres ne feront à notre place.

     

     

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