• Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi

    Le mardi de la 24e semaine du temps ordinaire
    Calendrier romain ordinaire

    St Janvier | Bx Pio Alberto Del Corona - évêque et fond. (1837-1912) | En savoir plus

    Mardi 19 Septembre

    Première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 3,1-13.

    Voici une parole digne de foi : si quelqu’un aspire à la responsabilité d’une communauté, c’est une belle tâche qu’il désire.
    Le responsable doit être irréprochable, époux d’une seule femme, un homme sobre, raisonnable, équilibré, accueillant, capable d’enseigner,
    ni buveur ni brutal mais bienveillant, ni querelleur ni cupide.
    Il faut qu’il dirige bien les gens de sa propre maison, qu’il obtienne de ses enfants l’obéissance et se fasse respecter.
    Car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment pourrait-il prendre en charge une Église de Dieu ?
    Il ne doit pas être un nouveau converti ; sinon, aveuglé par l’orgueil, il pourrait tomber sous la même condamnation que le diable.
    Il faut aussi que les gens du dehors portent sur lui un bon témoignage, pour qu’il échappe au mépris des hommes et au piège du diable.
    Les diacres, eux aussi, doivent être dignes de respect, n’avoir qu’une parole, ne pas s’adonner à la boisson, refuser les profits malhonnêtes,
    garder le mystère de la foi dans une conscience pure.
    On les mettra d’abord à l’épreuve ; ensuite, s’il n’y a rien à leur reprocher, ils serviront comme diacres.
    Les femmes, elles aussi, doivent être dignes de respect, ne pas être médisantes, mais sobres et fidèles en tout.
    Que le diacre soit l’époux d’une seule femme, qu’il mène bien ses enfants et sa propre famille.
    Les diacres qui remplissent bien leur ministère obtiennent ainsi une position estimable et beaucoup d’assurance grâce à leur foi au Christ Jésus.

    Psaume 101(100),1-2ab.2cd-3ab.5.6.

    Je chanterai justice et bonté :
    à toi mes hymnes, Seigneur !
    J'irai par le chemin le plus parfait ;
    quand viendras-tu jusqu'à moi ?

    Je marcherai d'un cœur parfait
    avec ceux de ma maison ;
    je n'aurai pas même un regard
    pour les pratiques démoniaques.

    Qui dénigre en secret son prochain,
    je le réduirai au silence ;
    le regard hautain, le cœur ambitieux,
    je ne peux les tolérer.

    Mes yeux distinguent les hommes sûrs du pays :
    ils siégeront à mes côtés ;
    qui se conduira parfaitement
    celui-là me servira.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 7,11-17.

    En ce temps-là, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.
    Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme.
    Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. »
    Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »
    Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.
    La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »
    Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région.



    Saint Augustin (354-430)
    évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
    Sermon 98 (in 2000 ans d'homélies, année C; trad. L. Brésard; Éd. Soceval 2000; p. 172 rev.)

    « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi »

          Nous trouvons dans l'Évangile trois morts ressuscités visiblement par le Seigneur, mais des milliers invisiblement… La fille du chef de la synagogue (Mc 5,22s), le fils de la veuve de Naïm et Lazare (Jn 11)…sont le symbole des trois sortes de pécheurs que le Christ ressuscite aujourd'hui encore. La jeune fille était encore dans la maison de son père…; le fils de la veuve de Naïm n'était plus dans la maison de sa mère, mais pas encore dans le tombeau…; Lazare était enseveli…

          Il y a donc des gens dont le péché reste dans le cœur, mais qui ne l'ont pas commis en acte… Ils ont consenti au péché, le mort est à l'intérieur de l'âme, il n'est pas encore transporté au-dehors. Or, il arrive souvent…que des hommes fassent cette expérience en eux-mêmes : après avoir entendu la parole de Dieu, le Seigneur semble leur dire : « Lève-toi. » Ils condamnent le consentement qu'ils ont donné au mal, et ils reprennent souffle pour vivre dans le salut et la justice… D'autres, après le consentement, vont jusqu'à l'acte ; ils transportent le mort qui était caché dans le secret de leur demeure et l'exposent devant tous. Faut-il désespérer d'eux ? Le Sauveur n'a-t-il pas dit à ce jeune homme : « Je te l'ordonne, lève-toi » ? Ne l'a-t-il pas rendu à sa mère ? Il en est ainsi de celui qui a agi de la sorte : s'il est touché et remué par la parole de vérité, il ressuscite à la voix du Christ, il est rendu à la vie. Il a pu faire un pas de plus dans la voie du péché, mais il n'a pas pu périr pour toujours.

          Quant à ceux qui s'enchaînent dans des habitudes mauvaises au point de leur ôter même la vue du mal qu'ils commettent, ils entreprennent de défendre leurs actes mauvais, ils s'irritent quand on les leur reproche… Ceux-là, écrasés sous le poids de l'habitude du péché, sont comme ensevelis dans le tombeau… Cette pierre placée sur le sépulcre, c'est la force tyrannique de l'habitude qui accable l'âme et ne lui permet ni de se lever ni de respirer…

          Écoutons donc, frères très chers, et faisons en sorte que ceux qui vivent, vivent, et que ceux qui sont morts, revivent… Que tous ces morts fassent pénitence… Que ceux qui vivent, conservent cette vie, et que ceux qui sont morts se hâtent de ressusciter.

    Méditation

    Frère Franck Dubois

    Frère Franck Dubois

    Couvent Saint Pierre martyr à Strasbourg

    La veuve de Naïm

    Écouter la méditation
    « J’allais sans regarder, ses yeux s’étaient éteints. Et avec eux, le monde : quel jour étions-nous donc, quelle heure de la journée ? Une nuit infinie s’ouvrait là devant moi. Je ne voyais personne, car lui ne voyait plus. J’étais morte avec lui, nul n’osait me parler. La foule autour de moi m’entourait comme un mur, me soutenait à peine, me portait à moitié. La porte de la ville marquait l’ultime passage. Mon fils allait sortir, ne plus jamais entrer. Comment aurais-je la force de passer, tout à l’heure, la porte en l’autre sens ? Le bruit allait croissant, à mesure qu’approchait la terrible muraille, le cortège grossi par des passants curieux. Je voulais me terrer là, maintenant, mourir avec mon fils, m’emmurer avec lui. Me donner tout entière, pour ranimer sa vie.

    Le silence un instant gagna tout alentour. Une voix : « ne pleure pas ». La première entendue depuis le drame cruel. Personne jusque là n’avait osé briser mon mutisme obstiné. On eut dit que la mort était si contagieuse que j’en portais partout le funeste présage. Jésus franchit d’un pas le fossé redoutable qui s’était imposé entre moi et le monde. Achevant d’embrasser ma terrible amertume il saisit la litière où gisait mon malheur. Je compris sur le champ qu’il était avec moi, qu’il entrait dans mon deuil et jusque dans la mort où reposait mon fils. Lui seul avait forcé le seuil infranchissable. J’ouvrais enfin les yeux, la nuit était passée. »

    Extrait de Signes dans la Bible (2015)

     

     

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