• La grandeur du sacrifice de la messe

    Le jeudi saint (liturgie du soir)
    Calendrier romain ordinaire

    St Gontran | St Joseph Sébastien Pelczar - évêque et fonateur. († 1924) | En savoir plus

    Jeudi 28 Mars

    Livre de l'Exode 12,1-8.11-14.

    En ces jours-là, dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron :
    « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année.
    Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison.
    Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger.
    Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau.
    Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil.
    On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera.
    On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères.
    Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur.
    Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur.
    Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte.
    Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez. »

    Psaume 116(115),12-13.15-16ac.17-18.

    Comment rendrai-je au Seigneur
    tout le bien qu'il m'a fait ?
    J'élèverai la coupe du salut,
    j'invoquerai le nom du Seigneur.

    Il en coûte au Seigneur
    de voir mourir les siens !
    Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
    moi, dont tu brisas les chaînes ?

    Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce,
    j'invoquerai le nom du Seigneur.
    Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
    oui, devant tout son peuple.

    Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 11,23-26.

    Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain,
    puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »
    Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »
    Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 13,1-15.

    Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
    Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer,
    Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu,
    se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ;
    puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.
    Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? »
    Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
    Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
    Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »
    Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. »
    Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »
    Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ?
    Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis.
    Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
    C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »



    Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
    prêtre, curé d'Ars
    Sermon pour le 2e dimanche après la Pentecôte (Sermons de Saint Jean Baptiste Marie Vianney, Curé d'Ars, t. 2; Éd. Ste Jeanne d'Arc, 1982; p. 139-140; rev.)

    La grandeur du sacrifice de la messe

    Il faut vous dire un mot de ce que l’on entend par le mot de saint sacrifice de la messe. Vous savez que le saint sacrifice de la messe est le même que celui de la croix, qui a été offert une fois sur le Calvaire. Toute la différence qu’il y a, c’est que, quand Jésus-Christ s’est offert sur le Calvaire, ce sacrifice était visible (…). Mais, à la sainte messe, Jésus-Christ s’offre à son Père d’une manière invisible ; c’est-à-dire, que nous ne voyons que des yeux de l’âme et non de ceux du corps.

    Voilà, mes frères, en abrégé, ce que c’est que le saint sacrifice de la messe. Mais, pour vous donner une idée de la grandeur du mérite de la sainte messe, mes frères, il me suffit de vous dire que la sainte messe réjouit toute la cour céleste, soulage toutes les pauvres âmes du purgatoire, attire sur la terre toutes sortes de bénédictions, et rend plus de gloire à Dieu que toutes les souffrances de tous les martyrs, que les pénitences de tous les solitaires, que toutes les larmes qu’il ont répandues depuis le commencement du monde et que tout ce qu’ils feront jusqu’à la fin des siècles.

    Si vous m’en demandez la raison, c’est tout clair : toutes ces actions sont faites par des pécheurs plus ou moins coupables ; tandis que dans le saint sacrifice de la messe, c’est un Homme-Dieu égal à son Père qui lui offre le mérite de sa mort et passion. Vous voyez, d’après cela, mes frères, que la sainte messe est d’un prix infini.

    Image du jour

    « Vous ferez cela en mémoire de moi. »

    Évangile selon saint Luc 22,19

    frère Benoît Delhaye

    frère Benoît Delhaye

    Couvent de Strasbourg

    Écouter la méditation

    Surplus d'humanité

    Jésus a réuni les douze apôtres pour un dernier repas. Il sait qu’il va quitter le monde pour retourner auprès de son Père. Il leur donne alors un moyen concret de le rendre présent après son départ. Il accomplit un acte, à première vue ordinaire, mais qui ouvre à une espérance inouïe. Jésus sera présent dans son absence, dans un morceau de pain et une coupe de vin, à chaque fois que l’on fera mémoire de lui.

    Le pain et le vin ne sont pas seulement des signes parmi d’autres, pris au hasard. Ils sont nourriture, c’est-à-dire condition de la vie humaine. Jésus se rend nécessaire à notre existence. Sans lui, pas de vie véritable. Pas de sens. La vie ne surgit que si elle se reçoit du don que le Christ nous a fait de sa personne. Ce don, nous le recevons dans l’espérance. La vie véritable est toute pétrie d’espérance.

    Dans le pain et le vin, toute notre vie et toute la création sont portées en action de grâce devant Dieu. L’Eucharistie nous rappelle l’unité de la création, que l’homme a le droit et le devoir de dominer, à condition de tout recevoir en action de grâce, en s’interdisant toute appropriation. L’action de grâce nous préserve de la destruction de ces biens offerts, dont nous sommes les gardiens, et non les propriétaires.

    Recevons aujourd’hui le Christ, avec humilité et reconnaissance, comme un don de vie, un don de grâce, un surplus d’humanité puisé en Dieu.


    Illustration : Dernier repas du Christ, Eglise saint Antoine, Bruxelles

     

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