• La nuit où le Seigneur a veillé pour faire sortir son peuple d'Égypte

    Le samedi saint (Veillée Pascale)
    Calendrier romain ordinaire Bx Auguste Czartoryski | Bx Dominique du saint Sacrement - prêtre o.ss.t. († 1927) | En savoir plus

    Samedi 8 Avril 

    Livre de l'Exode 14,15-31.15,1a.

    En ces jours-là, le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route !
    Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-la en deux, et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec.
    Et moi, je ferai en sorte que les Égyptiens s’obstinent : ils y entreront derrière eux ; je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers.
    Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. »
    L’ange de Dieu, qui marchait en avant d’Israël, se déplaça et marcha à l’arrière. La colonne de nuée se déplaça depuis l’avant-garde et vint se tenir à l’arrière,
    entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël. Cette nuée était à la fois ténèbres et lumière dans la nuit, si bien que, de toute la nuit, ils ne purent se rencontrer.
    Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d’est ; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent.
    Les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
    Les Égyptiens les poursuivirent ; tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers entrèrent derrière eux jusqu’au milieu de la mer.
    Aux dernières heures de la nuit, le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée, l’armée des Égyptiens, et il la frappa de panique.
    Il faussa les roues de leurs chars, et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les Égyptiens s’écrièrent : « Fuyons devant Israël, car c’est le Seigneur qui combat pour eux contre nous ! »
    Le Seigneur dit à Moïse : « Étends le bras sur la mer : que les eaux reviennent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! »
    Moïse étendit le bras sur la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur fuite, les Égyptiens s’y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au milieu de la mer.
    Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les guerriers, toute l’armée de Pharaon qui était entrée dans la mer à la poursuite d’Israël. Il n’en resta pas un seul.
    Mais les fils d’Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
    Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de l’Égypte, et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer.
    Israël vit avec quelle main puissante le Seigneur avait agi contre l’Égypte. Le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse.
    Alors Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique au Seigneur :

    Livre de l'Exode 15,1b.2.3-4.5-6.17-18.

    Je chanterai pour le Seigneur !
    Éclatante est sa gloire :
    il a jeté dans la mer
    cheval et cavalier !

    Ma force et mon chant, c’est le Seigneur :
    il est pour moi le salut.
    Il est mon Dieu, je le célèbre ;
    j’exalte le Dieu de mon père.

    Le Seigneur est le guerrier des combats ;
    son nom est « Le Seigneur ».
    Les chars du Pharaon et ses armées, il les lance dans la mer.
    L’élite de leurs chefs a sombré dans la mer Rouge.

    L’abîme les recouvre :
    ils descendent, comme la pierre,
    au fond des eaux.
    Ta droite, Seigneur,

    magnifique en sa force,
    ta droite, Seigneur,
    écrase l’ennemi.
    Tu les amènes, tu les plantes sur la montagne, ton héritage,

    le lieu que tu as fait, Seigneur, pour l’habiter,
    le sanctuaire, Seigneur, fondé par tes mains.
    Le Seigneur régnera pour les siècles des siècles. 

    Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6,3b-11.

    Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême.
    Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts.
    Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne.
    Nous le savons : l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché.
    Car celui qui est mort est affranchi du péché.
    Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
    Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui.
    Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant.
    De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 28,1-10.

    Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre.
    Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus.
    Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige.
    Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts.
    L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.
    Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait.
    Puis, vite, allez dire à ses disciples : “Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. »
    Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
    Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui.
    Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »


    Saint Chromace d'Aquilée (?-407)
    évêque
    1er Sermon pour la Grande Nuit Pascale (trad. SC 154, p. 260s rev.)

    La nuit où le Seigneur a veillé pour faire sortir son peuple d'Égypte (Ex 12,42)

    Toutes les veillées que l'on célèbre en l'honneur du Seigneur sont agréables à Dieu et agréées de lui, mais cette veille-ci est au-dessus de toutes les autres. C'est pourquoi cette nuit porte tout particulièrement le titre de « veillée du Seigneur ». Nous lisons en effet : « C'est la veillée du Seigneur, que tous les fils d'Israël doivent observer » (Ex 12,42). Cette nuit porte bien son titre parce que le Seigneur s'est éveillé vivant afin que nous ne restions pas endormis dans la mort. En effet, il a souffert pour nous le sommeil de la mort par le mystère de sa Passion ; mais ce sommeil du Seigneur est devenu la veillée du monde entier, parce que la mort du Christ a chassé loin de nous le sommeil de la mort éternelle. Il le déclare lui-même par le prophète : « J'ai dormi et je me suis réveillé, et mon sommeil a été doux » (Ps 3,6; Jr 31,26). Ce sommeil du Christ, qui nous a rappelés de l'amertume de la mort à la douceur de la vie, n'a pu être que doux.

    Salomon a écrit : « Je dors, mais mon cœur veille » (Ct 5,2). Ces paroles manifestent, de toute évidence, le mystère de la divinité et de la chair du Seigneur. Il a dormi selon la chair, mais sa divinité veillait, car la divinité ne pouvait pas dormir...: « Il ne dort ni ne sommeille celui qui garde Israël » (Ps 120,4)... Il a dormi selon la chair, mais sa divinité visitait les enfers pour en tirer l'homme qui y était retenu captif ; notre Seigneur et Sauveur a voulu visiter tous les lieux pour faire miséricorde à tous. Il est descendu du ciel sur la terre pour visiter le monde ; il est descendu encore de la terre aux enfers pour porter la lumière à ceux qui y étaient captifs, selon la parole du prophète : « Vous qui êtes assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort, la lumière s'est levée sur vous » (Is 9,1).

    C'est pourquoi, les anges dans le ciel, les hommes sur la terre, et les âmes des fidèles dans le séjour des morts célèbrent cette veillée du Seigneur... Si le repentir d'un seul pécheur, comme on le lit dans l'Évangile, est cause de joie pour les anges dans le ciel (Lc 15,7.10), combien plus la rédemption du monde entier ?... Cette veillée, donc, n'est pas seulement une fête pour les hommes et les anges, mais aussi pour le Père, le Fils et le Saint Esprit, parce que le salut du monde c'est la joie de la Trinité.

     

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