Quel rythme neuf nous saisira
Pour nous porter au-delà de nous-mêmes
Quels silences d'aveuglante naissance
Pour nous conduire au jour de la promesse
Quelles lenteurs pour nous désapprendre à courir
Quelles mains vulnérables encore à secourir
Quels trésors enfouis dans la cellule du cœur ?

Saurons-nous reconnaître qu'un jour nouveau se lève
Regarderons-nous d'un regard dessillé
La clarté de tout visage
L'éveil d'une fleur
Nos sources et nos rivières
Saurons-nous reconnaître en chaque jour
La trace d'une fête
Apprendrons-nous à marcher d'un pas soulevé
Par le rire des étoiles ?

Voici que nous étions au bord d'un gouffre
Et qu'une chance nouvelle nous est donnée
C'est la nature tout entière qui s'est mise à trembler
D'une ardente fièvre
C'est elle à présent qui nous conduit
Sur les voies de la guérison
Elle nous relève et nous enseigne
À demeurer dans son sillage
À désirer son chant

Nous voici au rendez-vous du plus simple
Du plus allégé
Invités à faire le vide en nous et autour de nous
À rendre plus habitables nos villes et nos demeures
Nos chemins nos forêts
Nous sommes au croisement des routes
Sentons le vent
Écoutons la rumeur qui nous disent
Que la vie est possible
Souveraine
Compagne de nos blessures
Délivrée de nos manques et de nos peurs !

Jean Lavoué, 
dimanche 3 avril 2020
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