• Le fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir

    Le mercredi de la 8e semaine du temps ordinaire
    Calendrier romain ordinaire

    Ste Ursule Ledóchowska | St Paul VI - pape (262e) de 1963 à 1978 | En savoir plus

    Mercredi 29 Mai

    Première lettre de saint Pierre Apôtre 1,18-25.

    Bien-aimés, vous le savez : ce n’est pas par des biens corruptibles, l’argent ou l’or, que vous avez été rachetés de la conduite superficielle héritée de vos pères ;
    mais c’est par un sang précieux, celui d’un agneau sans défaut et sans tache, le Christ.
    Dès avant la fondation du monde, Dieu l’avait désigné d’avance et il l’a manifesté à la fin des temps à cause de vous.
    C’est bien par lui que vous croyez en Dieu, qui l’a ressuscité d’entre les morts et qui lui a donné la gloire ; ainsi vous mettez votre foi et votre espérance en Dieu.
    En obéissant à la vérité, vous avez purifié vos âmes pour vous aimer sincèrement comme des frères ; aussi, d’un cœur pur, aimez-vous intensément les uns les autres,
    car Dieu vous a fait renaître, non pas d’une semence périssable, mais d’une semence impérissable : sa parole vivante qui demeure.
    C’est pourquoi il est écrit : ‘Toute chair est comme l’herbe, toute sa gloire, comme l’herbe en fleur ; l’herbe se dessèche et la fleur tombe,
    mais la parole du Seigneur demeure pour toujours.’ Or, cette parole est celle de la Bonne Nouvelle qui vous a été annoncée.

    Psaume 147,12-13.14-15.19-20.

    Glorifie le Seigneur, Jérusalem !
    Célèbre ton Dieu, ô Sion !
    Il a consolidé les barres de tes portes,
    dans tes murs il a béni tes enfants.

    Il fait régner la paix à tes frontières,
    et d'un pain de froment te rassasie.
    Il envoie sa parole sur la terre :
    rapide, son verbe la parcourt.

    Il révèle sa parole à Jacob,
    ses volontés et ses lois à Israël.
    Pas un peuple qu'il ait ainsi traité ;
    nul autre n'a connu ses volontés.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,32-45.

    En ce temps-là, les disciples étaient en route pour monter à Jérusalem ; Jésus marchait devant eux ; ils étaient saisis de frayeur, et ceux qui suivaient étaient aussi dans la crainte. Prenant de nouveau les Douze auprès de lui, il se mit à leur dire ce qui allait lui arriver :
    « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort, ils le livreront aux nations païennes,
    qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. »
    Alors, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
    Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
    Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. »
    Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
    Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.
    Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. »
    Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.
    Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir.
    Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur.
    Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous :
    car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

    Bienheureux Guerric d'Igny (v. 1080-1157)
    abbé cistercien
    Premier sermon pour le dimanche des Rameaux ; SC 202 (Sermons, t. 2; trad. sous la direction de Pl. Deseille; Éd. du Cerf 1973; p. 165-171, rev.)

    « Le fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir »

    L'homme avait été créé pour servir son Créateur. Quoi de plus juste, en effet, que de servir celui qui vous a mis au monde, sans qui vous ne pouvez pas exister ? Et quoi de plus heureux que de le servir, puisque le servir, c'est régner ? Mais l'homme a dit à son Créateur : « Je ne servirai pas » (Jr 2,20). « Moi donc, je te servirai, dit le Créateur à l'homme. Assieds-toi, je te servirai, je te laverai les pieds ». (...)

    Oui, Christ « serviteur bon et fidèle » (Mt 25,21), tu as vraiment servi, tu as servi en toute foi et toute vérité, en toute patience et toute constance. Sans tiédeur, tu t'es élancé comme un géant pour courir dans la voie de l'obéissance (Ps 18,6) ; sans feinte, tu nous as donné par surcroît, après tant de si grandes fatigues, ta propre vie ; sans murmure, flagellé et innocent, tu n'as pas ouvert la bouche (Is 53,7). Il est écrit et c'est juste : « Le serviteur qui connaît la volonté de son maître et ne la fait pas sera frappé de nombreux coups » (Lc 12,47). Mais ce serviteur-ci, je vous le demande, quelles actions dignes n'a-t-il pas accomplies ? Qu'a-t-il omis de ce qu'il devait faire ? « Il a bien fait toutes choses », s'écrient ceux qui observaient sa conduite ; « il a fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7,37). Il a accompli toutes sortes d'actions dignes de récompense, alors comment a-t-il souffert tant d'indignités ? Il a présenté son dos aux fouets, il a reçu une quantité surprenante de coups atroces, son sang ruisselle de partout. Il a été interrogé au milieu des opprobres et des tourments, comme un esclave ou un malfaiteur qu'on soumet à la question pour lui arracher l'aveu d'un crime. Ô détestable orgueil de l'homme dédaigneux de servir, et qui ne pouvait pas être humilié par d'autre exemple que celui d'une telle servitude de son Dieu ! (...)

    Oui, mon Seigneur, tu as beaucoup peiné à me servir ; il serait juste et équitable que dorénavant tu prennes du repos, et que ton serviteur, à son tour, se mette à te servir ; son tour est venu. (...) Tu as vaincu, Seigneur, ce serviteur rebelle ; je tends la main pour recevoir tes liens, je courbe la tête pour recevoir ton joug. Permets que je te serve. Reçois-moi comme ton serviteur pour toujours, bien que serviteur inutile si ta grâce n'est pas avec moi et ne travaille sans cesse à mes côtés (Sg 9,10).

     

    Méditation

     

    Frère Raphaël de Bouillé

    Frère Raphaël de Bouillé

    Couvent Saint-Thomas-d'Aquin à Lille

     

    La coupe pour la multitude

    Écouter la méditation
    J’aime la tendresse de Jésus envers les apôtres dans cet évangile. Il marche résolument vers Jérusalem, il sait qu’il va mourir et ses amis le savent aussi. Mais tout ce qu’ils trouvent à faire, c’est de se chamailler pour tirer leur épingle du jeu.

    « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? », demande Jésus. Avec une naïveté étonnante, ils répondent « oui, nous le pouvons », eux qui vont s’enfuir quand Jésus boira la coupe jusqu’à la lie. Pourtant, mystérieusement, après la Pentecôte, ils participeront au ministère de Jésus jusqu’à mourir à leur tour martyrs. Jésus, qui sait tout, ajoute : « La coupe que je vais boire, vous la boirez, et du baptême dont je vais être baptisé, vous serez baptisés. ». De cette réaction affligeante des apôtres, Jésus extrait le sens et la vie. Il souligne l’enjeu de leur existence à sa suite : donner leur vie pour la multitude.

    Dans chaque eucharistie, les paroles de la consécration nomment ce sang versé « pour vous » qui êtes présents à la messe et « pour la multitude », absente de la messe. Ces paroles du prêtre rendent présent le don que le Christ fait de sa vie pour tous, présents ou absents. Jésus nous offre la possibilité de nous donner à sa suite, pour la multitude.
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