• Le maître leur demanda des comptes

    Le samedi de la 21e semaine du temps ordinaire
    Calendrier romain ordinaire

     

    Ste Ingrid de Skänninge | St Salomon Leclerq - martyr († 1792) | En savoir plus

    Samedi 2 Septembre

     

     

    Première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 4,9-11.

    Frères, pour ce qui est de l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin que je vous en parle dans ma lettre, car vous avez appris vous-mêmes de Dieu à vous aimer les uns les autres,
    et c’est ce que vous faites envers tous les frères de la province de Macédoine. Frères, nous vous encourageons à progresser encore :
    ayez à cœur de vivre calmement, de vous occuper chacun de vos propres affaires et de travailler de vos mains comme nous vous l’avons ordonné.

     

    Psaume 98(97),1.7-8.9.

    Chantez au Seigneur un chant nouveau,
    car il a fait des merveilles ;
    par son bras très saint, par sa main puissante,
    il s'est assuré la victoire.

    Que résonnent la mer et sa richesse,
    le monde et tous ses habitants ;
    que les fleuves battent des mains,
    que les montagnes chantent leur joie.

    Acclamez le Seigneur, car il vient
    pour gouverner la terre,
    pour gouverner le monde avec justice
    et les peuples avec droiture !

     

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,14-30.

    En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
    À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt,
    celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres.
    De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.
    Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.
    Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes.
    Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.”
    Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
    Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.”
    Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
    Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
    J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”
    Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
    Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
    Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.
    À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.
    Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” »

     

     

    Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)
    moine grec
    Hymnes 54, SC 196 (Hymnes III; trad. J. Paramelle et L. Neyrand, éd du Cerf, 2003; p. 237-243; rev.)

     

    « Le maître leur demanda des comptes »

     

    La créature, que peut-elle bien connaître sans son créateur ? ce qu’elle a reçu de connaissance, il faudra bien qu’elle en rende compte, et de son action et de son activité, en toute justice et équité. En effet, pioche, faux, serpe et scie, hache, bâton, lance, dague et arc, javelot et tous les autres outils de l’existence, chacun possède sa propre opération ; mais ce n’est pas de lui-même qu’il la tient, c’est de nous bien sûr, et l’artisan fait travailler chacun de ces instruments dans les règles de l’art, pour ce qu’il a choisi de faire. (…) C’est bien ainsi, crois-moi, que Dieu nous a faits pour agir, chacun, fidèlement dans les actions de la vie. (…)

     

    Remarque-le (…), pas plus qu’il n’est possible, jamais, à un seul des outils nommés plus haut, de se mouvoir lui-même pour agir, ou de réaliser quelque chose sans la main de l’homme pour le prendre et, avec lui, fabriquer quelque chose, pas davantage l’homme ne peut, sans la main divine, concevoir quelque chose de bon ou le réaliser. Remarque-le : le Verbe artisan m’a fabriqué tel qu’il l’a voulu, il m’a placé dans le monde. Comment donc, dis-moi, pourrais-je penser ou réaliser, comment pourrais-je opérer quoi que ce soit sans la force divine ?

     

    Celui qui m’a fait don de l’intelligence, telle qu’il l’a voulue naturellement, c’est lui aussi qui me donne de penser tout ce qu’il sait m’être utile et qui m’accorde le pouvoir d’opérer ce qu’il veut. Si donc c’est cela que je fais, à coup sûr il me donnera davantage et m’accordera des pensées plus parfaites, dans son amour ; mais si je néglige même ce peu qui m’a été confié, à juste titre je subirai le châtiment d’en être pour de bon privé par Dieu qui me l’avait donné, et je me retrouverai inefficace, outil inutile, pour n’avoir pas voulu mettre en pratique les commandements du Créateur et m’être abandonné à la paresse et à la nonchalance. Voilà pourquoi j’ai été rejeté des mains du Maître.

    Méditation

     

    Frère Grégoire Laurent-Huyghues-Beaufond

    Frère Grégoire Laurent-Huyghues-Beaufond

    Couvent de la Tourette à Eveux

     

    Cinq, quatre, trois, deux, un…

    Écouter la méditation
    On la connaît si bien, et on la connaît trop, la parabole des talents. Suivant les jours, suivant les caractères et puis les circonstances, on peut s’indigner de l’injustice apparente du maître qui donne plus à l’un et presque rien à l’autre. On peut trembler de sa dureté qui va jusqu’à lui enlever même ce qu’il a. N’oublions pas ce que nous avons vu quand Jésus parle avec les pharisiens : Il emploie leur langage et leur ton, Il les traite comme eux-mêmes traitent les hommes et Dieu. On peut aussi en faire une leçon de morale, en manière d’examen de conscience : est-ce que je fais porter du fruit aux dons que l’on m’a faits ? On peut être tenté, suivant les circonstances, de s’inquiéter avec scrupule, de se rassurer à trop bon compte : ne suis-je pas comme le troisième ? Je me vois bien dans le second… – et on pousse ce que l’on croit humilité à ne jamais se comparer à qui a cinq talents.

    Mais regardons moins les serviteurs, regardons aussi le maître, sa merveilleuse et sa lucide générosité. À chacun selon ses forces : autrement dit, chacun a les mains pleines. Pleines de ce qui jamais n’est mérité, car tout nous est donné : « qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » dira saint Paul (1Co 4, 7). Cette parabole nous parle d’abord du maître et de la joie qui est la sienne, joie dans laquelle il veut nous faire entrer, comme l’autre jour dedans la salle des noces. Quels qu’ils soient et quel que soit leur nombre, nos talents ne sont pas une fin en soi, nos talents ce sont les moyens à nous gratuitement donnés pour faire la joie de Dieu et y entrer.

    Extrait de Matthieu Pas à Pas (2019)

     

     

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