• Le pèlerinage du Rosaire se termine aujourd'hui.

    Revivez la messe d'action de grâce 

    Retraite dans la ville

    Rosaire Jour 4

    Le pèlerinage du Rosaire se termine aujourd'hui. Revivez la messe d'action de grâce et d'envoi en regardant sur Facebook. 

    Voici le texte de l'homélie prononcée ce matin par le frère Sylvain Detoc. Vous pouvez aussi la regarder en vidéo 

    « Comme des prophètes, allez dire… »

    Comme il est ingrat, frères et sœurs, le métier de prophète ! Le métier de prédicateur, aussi.

    Un jour, pour rendre service à un curé de paroisse, j’ai célébré des obsèques. La famille du défunt, visiblement, n’avait pas l’habitude d’aller à l’église. Je faisais les questions et les réponses de la messe. Personne ne chantait. J’avais un peu l’impression d’être « l’homme-orchestre »…

    Mais c’est au moment de l’homélie que, là, je me suis senti vraiment seul. Les paroles semblaient couler sur l’auditoire comme l’eau sur les plumes d’un canard. Je me demandais si je n’aurais pas mieux fait de me taire pour aller plus vite – j’espère que ce n’est pas ce que vous êtes en train de vous dire actuellement…

    À la fin de la cérémonie, je raccompagne la famille sur le parvis de l’église, je dis au revoir à tout le monde et je retourne à l’intérieur pour ranger un peu. Et là, je vois un homme qui n’était pas sorti avec la famille. Ce monsieur était en larmes. J’étais un peu gêné. Mais je me dis : « Tu ne peux pas faire semblant de ne pas l’avoir vu ; va lui dire une parole de réconfort ».

    Je m’approche donc de lui, je le salue, et je lui demande : « Le défunt était sûrement quelqu’un qui vous était très cher ? » Il me répond : « Non, pas du tout. Je ne connais personne ici. J’ai vu que la porte était ouverte. Je suis entré. Vous étiez en train de parler dans le micro, et ce que vous avez dit m’a bouleversé. »

    Ce jour-là, frères et sœurs, je me suis retrouvé prophète malgré moi. Et ce n’est pas plus mal ainsi. Je ne peux pas m’attribuer ce qui s’est passé dans le cœur de cet homme. Dans cette histoire, je n’ai été que l’instrument de la Parole de Dieu. Ce qui a été semé ne m’appartient pas.

    La Parole de Dieu n’appartient à personne. Plus exactement, elle est à tout le monde. Cela, les deux anecdotes que nous venons de lire dans la Bible nous le montrent bien. La Parole de Dieu n’appartient pas à Moïse, et Moïse n’est pas jaloux que l’Esprit Saint inspire d’autres prophètes que lui. Au contraire, dit-il : « puisse tout le peuple de Dieu être prophète ! » La Parole de Dieu n’appartient pas non plus à Jean-Baptiste. Pourtant, celui-ci est le plus grand et le dernier de tous les prophètes. Jean-Baptiste le sait : il n’est qu’un « porte-parole » ; il n’est pas la Parole elle-même.

    C’est Jésus, et lui seul, qui est la Parole de Dieu faite chair. Jean-Baptiste s’incline avec joie devant le succès grandissant de son cousin, il n’en prend pas ombrage. Tant mieux si l’on va à Jésus et pas à nous. Après tout, il vaut mieux s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints, n'est-ce pas ?

    « Je ne suis pas le Christ ». La formule de Jean-Baptiste est précieuse. Gravons-la dans notre cœur, au moment de repartir chez nous. Non, je ne suis pas le Sauveur. Je ne suis pas le bon Dieu. Je ne suis pas tout-puissant. Il ne m’est pas demandé de faire l’impossible. Convertir le cœur de quelqu’un, notamment, ce n’est pas à ma portée. Tant mieux ! Comme ce serait dangereux...

    Bernadette nous a donné ici une jolie boussole en matière d’évangélisation. Rappelons-nous cette parole pleine de sagesse qu’elle disait aux sceptiques : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire ». Bernadette savait très bien qu’elle n’était pas propriétaire du message de la Vierge Marie. Comme tous les porte-parole du Ciel, elle avait bien compris qu’elle portait une Parole dont les effets la dépassaient infiniment.

    Alors oui, frères et sœurs, « comme Bernadette, comme des prophètes, allez dire… » Rentrons chez nous, dans nos communautés, dans nos paroisses, avec la joie immense des Moïse et des Jean-Baptiste. Ne boudons pas, ne faisons pas les « Josué ». Le garçon craignait pour la renommée de Moïse, comme les disciples de Jean-Baptiste craignaient pour celle de leur maître.

    Au contraire, lorsque nous voyons que l’Esprit Saint est à l’œuvre dans la communauté, réjouissons-nous, même si ce n’est pas forcément de cette manière que nous aurions aimé que Dieu s’y prenne.

    Certes, c’est aux pasteurs de l’Église qu’il appartient de discerner l’authenticité des charismes, et c’est pour cela que la Vierge Marie a d’abord envoyé Bernadette au presbytère de Lourdes avec cette consigne : « allez dire aux prêtres… » Mais l’évangélisation n’est pas l’affaire des prêtres seulement. Elle est l’affaire de tous. Par le baptême, nous sommes tous prophètes. Il n’y a pas de concurrence entre les serviteurs de Dieu.

    voir l'homélie en vidéo
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