Le règne de Dieu ne doit rien aux grandeurs ou aux moyens de ce monde, ni à l’argent, ni à la puissance, ni à la ruse. Il n’est pas une réussite politique, il ne se rencontre pas sur les allées du pouvoir. Il vient par des chemins de pauvreté, de paix et de douceur: par le chemin des béatitudes. Il se laisse reconnaître à l’esprit d’enfance, car il est avant tout une effusion de l’Esprit filial, une communion à la conscience filiale de Jésus. On l’accueille en apprenant à dire Abba (Père) comme Jésus sait le dire: avec une âme d’enfant. En écoutant l’Esprit murmurer en nous le chant émerveillé des Petits du Royaume.
Le Règne apporte avec soi cependant un renversement complet de situations. Dans le monde qui vient, les petits, les pauvres, les derniers seront les premiers. Ce sont eux les mieux placés. Sans aucun mérite de leur part d’ailleurs. Mais tout simplement parce que le Royaume est grâce. Ce monde nouveau nous transporte loin, très loin du Dieu comptable. C’est l’univers de la gratuité. La grâce à l’état pur.
Eloi Leclerc Le choix de la simplicité Anthologie de textes (Éditions Desclée de Brouwer)
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