• Le règne de Dieu est survenu pour vous

    Le jeudi de la 3e semaine de Carême
    Calendrier romain ordinaire

      Stes Perpétue et Félicité | Bse María Antonia de San José - laïque consacrée († 1799) | En savoir plus

    Jeudi 7 Mars

    Livre de Jérémie 7,23-28.

    Ainsi parle le Seigneur : Voici l’ordre que j’ai donné à vos pères : « Écoutez ma voix : je serai votre Dieu, et vous, vous serez mon peuple ; vous suivrez tous les chemins que je vous prescris, afin que vous soyez heureux. »
    Mais ils n’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille, ils ont suivi les mauvais penchants de leur cœur endurci ; ils ont tourné leur dos et non leur visage.
    Depuis le jour où vos pères sont sortis du pays d’Égypte jusqu'à ce jour, j’ai envoyé vers vous, inlassablement, tous mes serviteurs les prophètes.
    Mais ils ne m’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille, ils ont raidi leur nuque, ils ont été pires que leurs pères.
    Tu leur diras toutes ces paroles, et ils ne t’écouteront pas. Tu les appelleras, et ils ne te répondront pas.
    Alors, tu leur diras : « Voilà bien la nation qui n’a pas écouté la voix du Seigneur son Dieu, et n’a pas accepté de leçon ! La vérité s’est perdue, elle a disparu de leur bouche. »

    Psaume 95(94),1-2.6-7ab.7d-9a.

    Venez, crions de joie pour le Seigneur,
    acclamons notre Rocher, notre salut !
    Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
    par nos hymnes de fête acclamons-le !

    Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
    adorons le Seigneur qui nous a faits.
    Oui, il est notre Dieu ;
    nous sommes le peuple qu'il conduit.

    Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
    « Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
    comme au jour de tentation et de défi,
    où vos pères m'ont tenté et provoqué. »

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 11,14-23.

    En ce temps-là, Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et les foules furent dans l’admiration.
    Mais certains d’entre eux dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. »
    D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
    Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres.
    Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons.
    Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges.
    En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous.
    Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité.
    Mais si un plus fort survient et triomphe de lui, il lui enlève son armement auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé.
    Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »



    Benoît XVI
    pape de 2005 à 2013
    Encyclique « Spe Salvi » § 30-31 (trad. © Libreria Editrice Vaticana rev.)

    « Le règne de Dieu est survenu pour vous »

          Les temps modernes ont fait grandir l'espérance de l'instauration d'un monde parfait qui, grâce aux connaissances de la science et à une politique scientifiquement fondée, semblait être devenue réalisable. Ainsi l'espérance biblique du règne de Dieu a été remplacée par l'espérance du règne de l'homme, par l'espérance d'un monde meilleur qui serait le véritable « règne de Dieu ». Voilà, en fin de compte, ce qui semblait être l'espérance, grande et réaliste, dont l'homme avait besoin ; elle était en mesure de mobiliser –- pour un certain temps –- toutes les énergies de l'homme... Mais au cours du temps il est devenu clair que cette espérance s'éloignait toujours plus. On s'est rendu compte que c'était peut-être une espérance pour les hommes d'après-demain, mais non une espérance pour moi. Et bien que le « espérer pour tous » fasse partie de la grande espérance humaine -– en effet, je ne peux pas devenir heureux contre les autres et sans eux –- il reste vrai qu'une espérance qui ne me concerne pas personnellement n'est pas une véritable espérance. Et il est devenu évident qu'il s'agissait d'une espérance contre la liberté...

          Nous avons besoin des espérances –- des plus petites ou des plus grandes -– qui, au jour le jour, nous maintiennent en chemin. Mais sans la grande espérance, qui doit dépasser tout le reste, elles ne suffisent pas. Cette grande espérance ne peut être que Dieu seul, qui embrasse l'univers et qui peut nous proposer et nous donner ce que, seuls, nous ne pouvons pas atteindre. Précisément, le fait d'être gratifié d'un don fait partie de l'espérance. Dieu est le fondement de l'espérance –- non pas n'importe quel dieu, mais le Dieu qui possède un visage humain et qui nous a aimés jusqu'au bout (Jn 13,1)-– chacun individuellement et l'humanité tout entière. Son règne n'est pas un au-delà imaginaire, placé dans un avenir qui ne se réalise jamais ; son règne est présent là où il est aimé et où son amour nous atteint.

    « Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel. »

    Qohélet 3, 1

    frère Lionel Gentric

    frère Lionel Gentric

    Couvent Saint-Jacques à Paris

    Écouter la méditation

    À l'ombre d'un seul clocher

    Les pèlerinages et les grands rassemblements, comme les temps de retraite et les événements festifs, sont autant de « temps forts ». Ils ont leur rôle à jouer dans la vie des chrétiens aujourd’hui. Nous consacrons beaucoup d’énergie à les préparer. Je l’ai expérimenté plus souvent qu’à mon tour, mais l’essentiel n’est pas là. On ne peut pas tous les jours battre des mains, partir à l’aventure, vivre dans l’effervescence.

    Le Magnificat a résonné un jour, pour la première fois, un jour ordinaire, dans un tout petit village de Palestine et pas dans le Temple de Jérusalem.

    Bien des saints ont mené une quête joyeuse du Seigneur dans le dépouillement d’un modeste monastère, dans le recueillement d’une cellule toute simple. Un lit, une chaise, un petit bureau. D’innombrables chrétiens, au cours de l’histoire, ont vécu toute leur vie à l’ombre d’un seul clocher, dans une seule paroisse, parfois riche, souvent pauvre, jamais parfaite.

    C’est là que le Seigneur nous attend. S’il nous a fait signe en une occasion privilégiée, singulière, festive, à Vézelay ou à Lourdes, à Lérins ou au mont Saint-Michel, c’est pour que nous le retrouvions dans la grisaille de l’ordinaire, dans le bus ou la voiture, dans une salle d’attente… ou tout simplement à la maison, chez soi, dans cette chambre qui est mienne et qui peut devenir, si j’y suis attentif, terre d’un pèlerinage quotidien vers « les horizons de la terre et les rives lointaines » *… Deux choses sont ici nécessaires, je crois : le silence et le désir de vivre de Dieu.

    Accorde-moi, Seigneur, la grâce d’aimer le silence et de désirer vivre de toi.


    * Psaume 64

     

     

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