• Ne craignez pas

    Le samedi de la 14e semaine du temps ordinaire
    Calendrier romain ordinaire

    St Henri II | Bx Ferdinand Marie Baccilieri - prêtre († 1893) | En savoir plus

    Samedi 13 Juillet

    Livre d'Isaïe 6,1-8.

    L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé ; les pans de son manteau remplissaient le Temple.
    Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux pour se couvrir le visage, deux pour se couvrir les pieds, et deux pour voler.
    Ils se criaient l’un à l’autre : « Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur de l’univers ! Toute la terre est remplie de sa gloire. »
    Les pivots des portes se mirent à trembler à la voix de celui qui criait, et le Temple se remplissait de fumée.
    Je dis alors : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! »
    L’un des séraphins vola vers moi, tenant un charbon brûlant qu’il avait pris avec des pinces sur l’autel.
    Il l’approcha de ma bouche et dit : « Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. »
    J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : « Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? » Et j’ai répondu : « Me voici : envoie-moi ! »

    Psaume 93(92),1abc.1d-2.5.

    Le Seigneur est roi ;
    il s'est vêtu de magnificence
    le Seigneur a revêtu sa force.

    Et la terre tient bon, inébranlable ;
    dès l'origine ton trône tient bon,
    depuis toujours, tu es.

    Tes volontés sont vraiment immuables :
    la sainteté emplit ta maison,
    Seigneur, pour la suite des temps.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,24-33.

    En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur.
    Il suffit que le disciple soit comme son maître, et le serviteur, comme son seigneur. Si les gens ont traité de Béelzéboul le maître de maison, ce sera bien pire pour ceux de sa maison.
    Ne craignez donc pas ces gens-là ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu.
    Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits.
    Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
    Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille.
    Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
    Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
    Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.
    Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »


    Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)
    prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
    1ère homélie avant son 1er exil, 1-3 ; PG 52, 427-430

    « Ne craignez pas »

          Les houles sont nombreuses et la tempête gronde. N'importe ! Je ne crains pas de naufrage, car une pierre solide est mon appui. Que la mer se déchaîne, elle ne brisera pas ce roc ; que les flots se soulèvent, ils ne peuvent engloutir la barque de Jésus. Je vous le demande, mes bien-aimés, qu'est-ce que je peux craindre, de quoi m'effrayer ? La mort ? « Ma vie, c'est le Christ, et mourir est un avantage » (Ph 1,21). L'exil ? « La terre est au Seigneur et tout ce qui la remplit » (Ps 23,1). La confiscation des biens ? « De même que nous n'avons rien apporté dans le monde, nous ne pourrons rien emporter » (1Tm 6,7)… Si vous trouvez difficile de croire ces paroles, croyez les faits. Combien de tyrans ont essayé d'anéantir l'Église ?… Mais tout cela n'a rien gagné contre elle. Ces hommes, persécuteurs acharnés, où sont-ils ? Tombés en oubli. Et l'Église, où est-elle ? La voilà, avec son éclat éblouissant comme le soleil…

          « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Mt 18,20)… J'ai la parole du Christ, son écriture dans mes mains ; je ne m'appuie pas sur des forces humaines. Sa parole est mon arme, ma défense, mon refuge. Si l'univers entier se met à trembler, j'ai sa parole, j'ai son écrit : voilà ma forteresse et mon rempart. En voici les termes : « Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20). Le Christ est avec moi, qu'est-ce que je peux craindre ? Les flots déchaînés, la furie de la mer, la colère des princes : tout cela ne pèse pas plus qu'une toile d'araignée.

    Méditation

    Frère Jean Pierre Brice Olivier

    Frère Jean Pierre Brice Olivier

    Couvent de l'Annonciation à Paris

    Piafs

    Écouter la méditation
    Jésus, dans l’évangile nous rappelle de ne pas craindre les hommes, quoi qu’ils fassent, ils ne parviennent pas à écorcher plus que l’enveloppe de notre corps. L’individu prédateur qui dissimule ses mauvaises intentions, se masque dans l’ombre, chuchote et murmure dans le but de tuer la chair de l’autre, de s’en emparer ou de la dévorer, ne peut attenter qu’à l’extérieur, au corps. Et cependant même nos cheveux sont comptés. Jésus lui-même a traversé cette réalité du monde tout au long de sa vie et jusqu’à la Passion et, bien sûr, cela reste monstrueux, toujours, qu’un individu ou un groupe sacrifie un être vivant à son égoïsme.

    Mais jamais quelqu’un ne peut toucher à ce qui en nous est inatteignable — sauf par Dieu et avec notre consentement —, à la part incorruptible de notre être : le « je suis » qui n’est jamais entamé par quiconque ni même par le mal. Il s’agit bien du haut lieu de notre vérité la plus authentique, celle connue de Dieu, en dehors de notre péché, et qui échappe à tout jugement. Ce sanctuaire inaltérable est sans doute notre cœur, le siège de l’amour, ce que l’évangile nomme l’âme. Et ce tabernacle a le pouvoir d’accomplir que notre chair — c’est à dire le tout de notre être vivant — soit déjà sauvée : parce qu’aimer en vérité fait sauter les verrous du mal qui nous emprisonne et nous libère du péché et de l’accusation.

    Soyons sans crainte, nous valons plus que le moineau sans souci qui se monnaie pour un demi sou. 

    Extrait de Signes dans la Bible (2015)

     

     

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