• Notre-Dame de la Treille, à l’ère industrielle

    Geneviève Pasquier

     

    Notre-Dame de la Treille, à Lille, est née dans la seconde moitié du XIXe siècle de la volonté de la bourgeoisie catholique issue de l’industrialisation. Elle souhaitait ériger une église pour abriter la statue de Notre-Dame de la Treille. En 1854, une première pierre symbolique est posée et un concours international d’architecture lancé.

    Cathédrale Notre-Dame de la Treille, à Lille.

    Le règlement du concours d’architecture stipulait « que l’on bâtisse une église de style ogival de la première moitié du XIIIe siècle ». Les lauréats proposent un édifice de 110 mètres de long avec une crypte de 2 500 m2 et deux tours surmontées de flèches en façade.

    Un chantier de longue haleine

    La construction démarre en 1856, mais les moyens financiers ne sont pas à la hauteur du projet qui s’étale dans le temps. En 1935, le béton armé et les structures métalliques remplacent la pierre ; la voûte est surbaissée et les tours de façade abandonnées pour faire place à une façade provisoire de briques. La dernière pierre est posée en 1999. Entre temps, l’église devient basilique mineure en 1904, puis cathédrale en 1913. Mais le sort s’acharne : la statue miraculeuse est volée en 1959.

     

    À l’origine, une statue

    On ne connaît pas exactement l’origine de la statue de Notre-Dame de la Treille. Au début du XIIIe siècle, elle est exposée dans la collégiale Saint-Pierre à Lille. On la mentionne une première fois le 2 juin 1254 à l’occasion d’un miracle. En 1269, une procession annuelle en son honneur est organisée ; elle aura lieu jusqu’à la Révolution. Notre-Dame de la Treille délivre des possessions et guérit les hernies, la cécité, la paralysie ou la peste. Au XVIIe siècle, l'église reconnaît officiellement 54 miracles. La collégiale Saint-Pierre est endommagée lors du siège de la ville par les Autrichiens en 1792. Le sacristain cache la statue chez lui. En 1801, la statue est déposée dans l'église Sainte-Catherine où on l'oublie. Le curé de la paroisse la redécouvre et restaure son culte en 1846. En 1872, la statue est transférée dans la nouvelle cathédrale en construction où une chapelle située dans l’axe du chœur l’abrite. Cette chapelle est construite à la manière de la Sainte-Chapelle.

     

    Une façade contemporaine translucide

    En 1983, la ville de Lille décide de restructurer le quartier de la cathédrale. À cette occasion, le diocèse décide de terminer la cathédrale. C’est l’architecte Pierre-Louis Carlier qui achève la façade. Il construit les trois arches gothiques de la façade. L’arche centrale située dans l'axe de la nef est en marbre translucide. En son sommet, un grand vitrail du peintre Ladislas Kijno figure la rosace centrale, tandis que le portail de verre et de bronze est un hommage à la Vierge du sculpteur Georges Jeanclos. L’édifice a été classé au titre des Monuments historiques en 2002.

    Écouter  :

    Ave Maria, de César Frank, par l’ensemble Basilica et Olivier Penin, extrait deHommage à César Franck, Bayard Musique.

     

     

     

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