• Pardonner jusqu’à soixante-dix fois sept fois !

    Le mardi de la 3e semaine de Carême
    Calendrier romain ordinaire

    St Jean-Joseph de la Croix | Bx Lazër Shantoja - prêtre et martyr († 1945) | En savoir plus

    Mardi 5 Mars

    Livre de Daniel 3,25.34-43.

    En ces jours-là, Azarias, debout, priait ainsi ; au milieu du feu, ouvrant la bouche, il dit :
    À cause de ton nom, ne nous livre pas pour toujours et ne romps pas ton alliance.
    Ne nous retire pas ta miséricorde, à cause d’Abraham, ton ami, d’Isaac, ton serviteur, et d’Israël que tu as consacré.
    Tu as dit que tu rendrais leur descendance aussi nombreuse que les astres du ciel, que le sable au rivage des mers.
    Or nous voici, ô Maître, le moins nombreux de tous les peuples, humiliés aujourd’hui sur toute la terre, à cause de nos péchés.
    Il n’est plus, en ce temps, ni prince ni chef ni prophète, plus d’holocauste ni de sacrifice, plus d’oblation ni d’offrande d’encens, plus de lieu où t’offrir nos prémices pour obtenir ta miséricorde.
    Mais, avec nos cœurs brisés, nos esprits humiliés, reçois-nous,
    comme un holocauste de béliers, de taureaux, d’agneaux gras par milliers. Que notre sacrifice, en ce jour, trouve grâce devant toi, car il n’est pas de honte pour qui espère en toi.
    Et maintenant, de tout cœur, nous te suivons, nous te craignons et nous cherchons ta face.
    Ne nous laisse pas dans la honte, agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde.
    Délivre-nous en renouvelant tes merveilles, glorifie ton nom, Seigneur.

    Psaume 25(24),4-5ab.6-7bc.8-9.

    Seigneur, enseigne-moi tes voies,
    fais-moi connaître ta route.
    Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
    car tu es le Dieu qui me sauve.

    Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
    ton amour qui est de toujours.
    Dans ton amour, ne m'oublie pas.
    en raison de ta bonté, Seigneur.

    Il est droit, il est bon, le Seigneur,
    lui qui montre aux pécheurs le chemin.
    Sa justice dirige les humbles,
    il enseigne aux humbles son chemin.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18,21-35.

    En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? »
    Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois.
    Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
    Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).
    Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette.
    Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.”
    Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette.
    Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !”
    Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.”
    Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.
    Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé.
    Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié.
    Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”
    Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.
    C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »


    Saint Nersès Snorhali (1102-1173)
    patriarche arménien
    Deuxième partie, § 497-501 ; SC 203 (Jésus Fils Unique du Père, trad. I. Kéchichian, éd. du Cerf, 1973 ; p. 138-139)

    Pardonner jusqu’à soixante-dix fois sept fois !

    Lorsque le Roc t’a interrogé

    Combien de fois il devait pardonner à son frère,

    Tu n’as pas dit : « Sept fois »,

    Mais « Quatre cent quatre-vingt-dix fois* » !

    En ce nombre sont contenues les années de notre vie ici-bas,

    Des sept périodes de notre vie éphémère :

    Durant tout le temps que nous sommes en ce corps

    Il faut pardonner au repentant.

    Et, bien que je fusse le dernier

    À ne pas pardonner au débiteur,

    À cause de la nature maladive de mon âme,

    Et à être imparfait dans le bien,

    Cependant qu’en moi s’accomplisse par Toi

    La parole de ton commandement, à moi imposé ;

    Veuille pardonner mes fautes, dettes envers Toi,

    Qui sont plus nombreuses que le sable de la mer.

    Que la loi des Septante fois,

    Ne soit pas seulement à ma mesure, à moi pauvre,

    Mais que davantage encore se renforce ta loi,

    Selon ta miséricorde qui ne se compte pas.

    * Par “490 fois” l’auteur signifie “70 fois 7 fois”



    Image du jour

    « Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. »

    Livre du Deutéronome 6, 6

    frère Lionel Gentric

    frère Lionel Gentric

    Couvent Saint-Jacques à Paris

    Écouter la méditation

    La fabrique de la joie

    Beaucoup supposent un peu facilement que le pèlerin a beaucoup de temps pour prier, lire et réfléchir. C’est faux. Marcher en terre inconnue, c’est une activité à plein temps. Un œil sur le balisage, un autre sur les nuages, le pèlerin a beaucoup en tête : le ravitaillement, l’eau, le gîte, l’itinéraire, et ce tiraillement derrière le genou qui inquiète un peu. Les soucis lui sont finalement presque aussi nombreux que dans la vie ordinaire ; pour prier, lire ou écrire, il lui faut conquérir du temps. Comme toujours. À moins qu’un miracle se produise.


    Par bonheur, le miracle se produit souvent sur le chemin de Saint-Jacques. À la faveur de l’insouciance d’un petit matin, d’un itinéraire limpide ou d’une journée sans tracas, à la faveur de la solitude surtout, un espace s’ouvre et la prière jaillit. Un élan du cœur, un chant, un verset de psaume : des souvenirs prennent forme, les mots s’organisent, l’imaginaire se peuple, la Parole de Dieu surgit, quelqu’un est là. 

    Le miracle se renouvelle : chaque jour qui passe, après les premiers émerveillements, le pèlerin retrouve un peu plus facilement la clé de la prière. Il la retrouvera bientôt malgré la fatigue, la faim ou la menace d’une averse. La fabrique de la joie est en marche.

    J’aime à penser que la prière a deux visages : celui d’une activité à part entière, pour laquelle on réserve du temps, comme un labeur, mais aussi celui de cet espace qui s’est ouvert gratuitement au pèlerin que j’étais, ce cadeau, comme une rencontre fortuite, un regard croisé, un sourire, un tressaillement.


     

     

     

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