• pèlerinage du Rosaire à Lourdes.

    3ème jour

    Retraite dans la ville

    Rosaire Jour 3

     

    Vendredi 7 octobre 2022, 3ème jour du pèlerinage du Rosaire à Lourdes. 

    Voici le texte de l'homélie prononcée ce matin par le frère Sylvain Detoc. Vous pouvez aussi la regarder en vidéo 

    « Comme des blessés, allez dire… »

    « On ne peut plus rien pour vous ».

    Elle est terrible, cette phrase ! C’est celle qu’ont dû entendre la veuve de Sarepta, puis la veuve de l’Évangile, le jour où les médecins n’ont pas réussi à sauver leur mari. 

    Les membres de l’Hospitalité qui servent aux piscines se rappellent sûrement que cette sentence, nous l’avons entendue, nous aussi, il y a cinq ans. Nous commencions le traditionnel chemin de croix de notre service, quand, tout à coup, s’est effondrée Marie-Thérèse, une ancienne hospitalière. Problème cardiaque. Les pompiers n’ont pas pu la réanimer. Le personnel de l’hôpital de Tarbes, non plus.

    Les « piscinières » qui m’ont accompagné en réanimation, cette nuit-là, en ont gardé un vif souvenir. Ma voix tremblait lorsque j’ai oint le front et les mains de Marie-Thérèse et que, à l’aide d’un smartphone, j’ai prononcé pour elle ces mots de l’Église qui soulagent et qui libèrent – oui, un smartphone, car dans l’urgence, nous n’avions pas emporté les livres liturgiques !

    Humainement, nous ne pouvions plus rien pour elle ; elle ne pouvait plus rien pour nous. Mais son passage vers la Vie éternelle a marqué d’une façon indescriptible le service des Piscines. C’était le 7 octobre 2017, en la fête de Notre-Dame du Rosaire, que nous célébrons aujourd’hui…

    C’est comme si Marie-Thérèse, malgré la grande détresse où elle était plongée, nous avait apporté quelque chose d’indicible, quelque chose qui venait d’au-delà d’elle-même, et d’au-delà de nous.

    Quel paradoxe ! Voici une personne qui souffre, qui a besoin de nous, et c’est nous qui recevons d’elle !

    Prenez la veuve de Sarepta. Comme « la veuve misérable » de l’Évangile, elle aura bientôt tout perdu. Jadis, elle a perdu son mari. Maintenant, elle va perdre son fils et sa propre vie. La famine fait rage, les réserves sont vides, et voilà que la dernière poignée de farine et le dernier filet d’huile, le prophète Élie lui demande de les lui offrir. Il est gonflé, l’homme de Dieu !

    Gonflé, oui, c’est le mot : gonflé d’une espérance qui vient d’en haut. Sous ce souffle, tout devient possible. La farine et l’huile manquaient ; à présent, elles débordent ! En règle générale, l’abondance ne sort pas de l’indigence. Mais Dieu, lui, peut tirer de notre misère un trésor. Encore faut-il que nous acceptions de lui offrir notre pauvreté.

    C’est aussi l’aventure qu’a vécue Bernadette. Quelle drôle d’idée la Saint Vierge a eue de demander à cette fillette, si malmenée par la vie, d’apporter sa contribution au projet de Dieu !

    Comme la veuve de Sarepta, qui ramassait du bois à l’entrée de la ville lorsqu’elle rencontra Élie, Bernadette était venue ramasser du bois à l’entrée de la grotte lorsque la Vierge est venue à sa rencontre. Et comme dans l’histoire du prophète, c’est le Ciel qui s’est fait mendiant auprès d’une indigente.

    Avec une délicatesse infinie, Marie demande à Bernadette une faveur : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ». En principe, c’est l’inverse : ce sont les pauvres pécheurs que nous sommes qui prient le Ciel, ce n’est pas le Ciel qui nous prie. Eh bien, non ! Jésus nous révèle un Dieu qui nous prie de bien vouloir lui offrir notre personne et notre histoire, aussi misérables soient-elles.

    Dieu ne nous demande pas d’abord d’ouvrir notre porte-monnaie. Il nous demande d’ouvrir notre cœur. Lui ouvrir le trésor que nous sommes, avant de lui ouvrir le trésor que nous avons. C’est cela, « prendre sur son indigence ». Et c’est bien plus méritoire que d’offrir nos euros.

    Au pied de la Croix, il y avait une veuve. La Vierge Marie avait perdu son époux, Joseph, depuis longtemps. Le corps de son fils unique était couvert de blessures, et chacune égratignait son cœur de mère. Cette douleur aurait pu être entièrement subie. Mais l’amour l’a transformée en une offrande de grand prix. De cette souffrance offerte, ont jailli les flots du pardon et de la vie éternelle.

    Chers frères et sœurs qui allez recevoir maintenant l’onction des malades – et vous tous qui êtes venus déposer à Lourdes les fardeaux du corps et de l’âme – vous êtes au milieu de nous le signe de la compassion débordante de Dieu envers notre humanité blessée et fragile.

    « Comme Bernadette, vous allez dire » à ce monde en détresse que Dieu ne l’a pas abandonné. Vous ne le dites pas à travers ce que vous avez ; vous ne le dites pas à travers ce que vous faites ; vous le dites à travers ce que vous êtes. Et cette parole est plus précieuse que toutes nos offrandes.

    Nous vous confions à la tendresse de Dieu, et c’est vous qui nous montrez le chemin de la Vie. Merci !

    voir l'homélie en vidéo

    Le frère Sylvain Detoc nous livre quelques explications complémentaires sur son homélie. Ecoutez-le répondre aux questions du frère Philippe Verdin depuis la basilique du Rosaire :

    frère Sylvain Detoc
    voir la vidéo-interview

    Frère Jacques-Benoît Rauscher a donné une catéchèse sur le thème "Politique, Argent, Migrant.... LÉglise a-t-elle quelque chose à dire sur ces questions ?" Dans cette vidéo, il nous parle de son dernier livre,  «Découvrez la Doctrine sociale de l'Église avant d'aller voter» (Cerf)

    frère Jacques-Benoît Rauscher
    voir la vidéo-interview

    Retrouvez toutes les conférences du pèlerinage, en vidéo, sur le portail digital du Rosaire 2022.

    Bon pèlerinage en direct de Lourdes et à demain ! 

    Frère Philippe Verdin, op
    Responsable de Retraite dans la ville

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