C'était il y a longtemps.On avait inventé un affreux supplice.

On avait inventé d’obliger des hommes, des femmes à porter des pierres.

Il fallait les prendre en un endroit ; il fallait les porter en un autre.

Après quoi il fallait les reprendre là pour les reporter où on les avait prises.

Et cela tout le jour. Et cela tous les jours.

Le supplice, ce n'était pas l’effort.

Le supplice, c'était l'absolue inutilité de l’effort.
L'Homme a besoin de croire que ce qu’il fait a un sens.
On le dit matérialiste.

Mais une pensée change pour lui le poids des pierres.

Il est capable de n'importe quel effort, pourvu qu’il en voie le sens.

 

On le fait souffrir non pas en le faisant travailler,

mais en le faisant travailler pour rien.
Il est de la famille de Dieu, l’Homme.

Et c'est pourquoi le préoccupe tant,

non pas d’abord le poids des choses – qu’on ne peut changer - 

mais leur sens !

Philippe Zeissig, Pasteur

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