• Ressusciter dans la chair

    Le jeudi de Pâques
    Calendrier romain ordinaire

    St Isidore | St Gaétan Catanoso - prêtre et fondateur († 1963) | En savoir plus

    Jeudi 4 Avril

    Livre des Actes des Apôtres 3,11-26.

    En ces jours-là, l’infirme que Pierre et Jean venaient de guérir ne les lâchait plus. Tout le peuple accourut vers eux au Portique dit de Salomon. Les gens étaient stupéfaits.
    Voyant cela, Pierre interpella le peuple : « Hommes d’Israël, pourquoi vous étonner ? Pourquoi fixer les yeux sur nous, comme si c’était en vertu de notre puissance personnelle ou de notre piété que nous lui avons donné de marcher ?
    Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, alors que vous, vous l’aviez livré, vous l’aviez renié en présence de Pilate qui était décidé à le relâcher.
    Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier.
    Vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins.
    Tout repose sur la foi dans le nom de Jésus Christ : c’est ce nom lui-même qui vient d’affermir cet homme que vous regardez et connaissez ; oui, la foi qui vient par Jésus l’a rétabli dans son intégrité physique, en votre présence à tous.
    D’ailleurs, frères, je sais bien que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs.
    Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé par la bouche de tous les prophètes : que le Christ, son Messie, souffrirait.
    Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés.
    Ainsi viendront les temps de la fraîcheur de la part du Seigneur, et il enverra le Christ Jésus qui vous est destiné.
    Il faut en effet que le ciel l’accueille jusqu’à l’époque où tout sera rétabli, comme Dieu l’avait dit par la bouche des saints, ceux d’autrefois, ses prophètes.
    Moïse a déclaré : ‘Le Seigneur votre Dieu suscitera pour vous, du milieu de vos frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez en tout ce qu’il vous dira.
    Quiconque n’écoutera pas ce prophète sera retranché du peuple.’
    Ensuite, tous les prophètes qui ont parlé depuis Samuel et ses successeurs, aussi nombreux furent-ils, ont annoncé les jours où nous sommes.
    C’est vous qui êtes les fils des prophètes et de l’Alliance que Dieu a conclue avec vos pères, quand il disait à Abraham : ‘En ta descendance seront bénies toutes les familles de la terre.’
    C’est pour vous d’abord que Dieu a suscité son Serviteur, et il l’a envoyé vous bénir, pourvu que chacun de vous se détourne de sa méchanceté. »

    Psaume 8,4-5.6-7.8-9.

    À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
    la lune et les étoiles que tu fixas,
    Qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui,
    le fils d'un homme, que tu en prennes souci ?

    Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu,
    le couronnant de gloire et d'honneur ;
    tu l'établis sur les œuvres de tes mains,
    tu mets toute chose à ses pieds.

    Les troupeaux de bœufs et de brebis,
    et même les bêtes sauvages,
    les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
    tout ce qui va son chemin dans les eaux.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24,35-48.

    En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
    Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
    Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
    Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
    Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
    Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
    Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
    Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
    qu’il prit et mangea devant eux.
    Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
    Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
    Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
    et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
    À vous d’en être les témoins. »



    Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)
    pape et docteur de l'Église
    Livre XIV, SC 212 (Morales sur Job, trad. A. Bocognano, éd. du Cerf, 1974 ; p. 433-435 ; rev.)

    Ressusciter dans la chair

    Voici que j’entends parler de la résurrection et je m’interroge sur le devenir de cette résurrection. Je crois, en effet, que je suis destiné à ressusciter, mais je veux qu’on me dise quel être je serai. Il faut que je sache si je ressusciterai en un autre corps, subtil peut-être, je veux dire aérien, ou bien en celui dans lequel je mourrai. Or si je ressuscite en un corps aérien, ce ne sera plus moi qui ressusciterai. Comment peut-il y avoir véritable résurrection, si ma chair ne peut pas être une vraie chair ? La raison nous suggère donc clairement que, s’il n’y a pas chair véritable, il n’y aura évidemment pas résurrection véritable. Non, on n’est pas en droit de parler de résurrection du moment que ne ressuscite pas ce qui a succombé.

    Eh bien, dissipe, bienheureux Job, les brouillards de notre doute, et puisque, par la grâce qui t’est venue du Saint-Esprit, tu as commencé à nous parler de l’espérance en notre résurrection, montre-nous clairement si c’est notre chair qui doit véritablement ressusciter. Le texte dit : « Je serai de nouveau revêtu de ma peau. » (Jb 19,26 Vg) De ma peau, le mot nous ôte tout doute sur une résurrection véritable, car il n’est pas vrai que, (…) dans la gloire de la résurrection, notre corps doive être impalpable, plus subtil que le vent et que l’air. Dans cette gloire de la résurrection, en effet, sans doute notre corps sera-t-il subtil par la manifestation de son pouvoir spirituel, mais il sera palpable par la vérité de sa nature.

    Voilà pourquoi notre Rédempteur aussi a montré à ses disciples, qui doutaient de sa résurrection, ses mains et son côté, et leur a offert de palper ses os et sa chair : « Palpez et voyez, leur dit-il, car un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai. » (Lc 24,39)

    Méditation

    Frère Franck Dubois

    Frère Franck Dubois

    Couvent Saint-Pierre-martyr à Strasbourg

    Je n'aime pas le poisson

    Écouter la méditation
    Je n’aime pas le poisson. Pour un pécheur, le comble. Mais au bord du lac, on n’avait pas le choix. Un jour, tout a changé. Un homme est arrivé nous embarquant avec lui. Tout à sa suite avait une nouvelle saveur. Qu’importe ce que l’on mangeait, ce sont ses paroles qui nourrissaient. Combien de repas improvisés sur le lac, chez les uns et les autres, là où l’on nous recevait. Et puis, un dernier soir, il y eut ce repas, un peu de pain, du vin. Et le Maître de les bénir : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. »

    Alors, quand il est revenu, au milieu de nous à Jérusalem, pas étonnant qu’il voulut encore manger. Le goût du poisson lui rappelait cela : les filets abandonnés au jour de notre appel, les foules nombreuses nourries avec si peu, les repas pris ensemble sur le bord de la route. Manger, pour faire mémoire des évènements passés. Mais manger avec lui, car il était bien là. Manger, pour poursuivre avec lui le chemin. Et pourtant, peu après, nous ne le revîmes plus.

    Avait-il vraiment faim ? Sans doute, mais pas de poisson ni de pain. Je le compris ensuite. Il avait faim de nous. Faim de nous faire comprendre les signes qu’il posait. Faim que nous sortions de l’incrédulité. Jésus avait faim de notre foi.

    Depuis le poisson n’a plus le même goût. J’en mange parfois debout, pressé sur le chemin, où je clame sans cesse la nouvelle joyeuse. Je repense à mon Maître, à toute sa saveur. J’ai faim de le revoir, au banquet éternel.

    Extrait de Signes dans la Bible (2014)

     

     

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