• Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée

    Le lundi de la 14e semaine du temps ordinaire
    Calendrier romain ordinaire

    Ste Félicité et ses sept fils († 150) | St Canut - roi du Danemark et martyr († 1086) | En savoir plus

    Lundi 10 Juillet

    Livre de la Genèse 28,10-22a.

    En ces jours-là, Jacob partit de Bershéba et se dirigea vers Harane.
    Il atteignit le lieu où il allait passer la nuit car le soleil s’était couché. Il y prit une pierre pour la mettre sous sa tête, et dormit en ce lieu.
    Il eut un songe : voici qu’une échelle était dressée sur la terre, son sommet touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient.
    Le Seigneur se tenait près de lui. Il dit : « Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham ton père, le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donne, à toi et à tes descendants.
    Tes descendants seront nombreux comme la poussière du sol, vous vous répandrez à l’orient et à l’occident, au nord et au midi ; en toi et en ta descendance seront bénies toutes les familles de la terre.
    Voici que je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai sur cette terre ; car je ne t’abandonnerai pas avant d’avoir accompli ce que je t’ai dit. »
    Jacob sortit de son sommeil et déclara : « En vérité, le Seigneur est en ce lieu ! Et moi, je ne le savais pas. »
    Il fut saisi de crainte et il dit : « Que ce lieu est redoutable ! C’est vraiment la maison de Dieu, la porte du ciel ! »
    Jacob se leva de bon matin, il prit la pierre qu’il avait mise sous sa tête, il la dressa pour en faire une stèle, et sur le sommet il versa de l’huile.
    Jacob donna le nom de Béthel (c’est-à-dire : Maison de Dieu) à ce lieu qui auparavant s’appelait Louz.
    Alors Jacob prononça ce vœu : « Si Dieu est avec moi, s’il me garde sur le chemin où je marche, s’il me donne du pain pour manger et des vêtements pour me couvrir,
    et si je reviens sain et sauf à la maison de mon père, le Seigneur sera mon Dieu.
    Cette pierre dont j’ai fait une stèle sera la maison de Dieu. »

    Psaume 91(90),1-2.3a.4.14.15ab.

    Quand je me tiens sous l'abri du Très-Haut
    et repose à l'ombre du Puissant,
    je dis au Seigneur : « Mon refuge,
    mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

    C'est lui qui te sauve des filets du chasseur
    il te couvre et te protège.
    Tu trouves sous son aile un refuge :
    sa fidélité est une armure, un bouclier.

    « Puisqu'il s'attache à moi, je le délivre ;
    je le défends, car il connaît mon nom.
    Il m'appelle, et moi, je lui réponds ;
    je suis avec lui dans son épreuve. »

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,18-26.

    En ce temps-là, tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean le Baptiste, voilà qu’un notable s’approcha. Il se prosternait devant lui en disant : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. »
    Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples.
    Et voici qu’une femme souffrant d’hémorragies depuis douze ans s’approcha par-derrière et toucha la frange de son vêtement.
    Car elle se disait en elle-même : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. »
    Jésus se retourna et, la voyant, lui dit : « Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. » Et, à l’heure même, la femme fut sauvée.
    Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment. Il dit alors :
    « Retirez-vous. La jeune fille n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui.
    Quand la foule fut mise dehors, il entra, lui saisit la main, et la jeune fille se leva.
    Et la nouvelle se répandit dans toute la région.


    Saint Romanos le Mélode (?-v. 560)
    compositeur d'hymnes
    Hymne 23 passim, Sur l'hémorroïsse, SC 114(Hymnes XXI-XXXI, tome III; trad. J. Grosdidier de Matons; Éd. du Cerf 1965, p. 87-101, rev.)

    « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée »

    Comme la femme souffrant d'hémorragie je me prosterne devant toi, Seigneur, pour que tu me délivres de la souffrance, ami des hommes, et que tu m'accordes le pardon de mes fautes, afin qu'avec componction de cœur je te crie : « Sauveur, sauve-moi ». (...)

        En se cachant, Sauveur, elle allait à toi, car elle te prenait pour un simple humain ; mais sa guérison lui enseigna que tu étais Dieu et homme tout ensemble. Secrètement elle toucha ta frange, (...), craignant dans son âme (...). Elle se disait en elle-même : « Comment me ferai-je voir de celui qui observe tout, moi qui porte la honte de mes fautes ? Si le Tout-Pur voit le flux de sang, il s'écartera de moi comme impure, et ce sera pour moi plus terrible que ma plaie, s'il se détourne de moi malgré mon cri : Sauveur, sauve-moi.

        « En me voyant, tout le monde me bouscule : ‘Où vas-tu ? Prends conscience de ta honte, femme, sache qui tu es, et de qui tu voudrais t'approcher maintenant ! Toi, l'impure, approcher le Tout-Pur ! Va-t'en te purifier, et quand tu auras essuyé la tache que tu portes, alors tu iras vers lui en criant : Sauveur, sauve-moi.’

        « — Vous cherchez à me causer plus de peine que mon propre mal ? Je sais que lui il est pur, et c'est bien pour cela que j'irai à lui, pour être délivrée de l'opprobre et de l'infamie. Ne m'empêchez donc pas (...) de crier : Sauveur, sauve-moi.

        « La source épanche ses flots pour tous : de quel droit la bouchez-vous ? (...) Vous êtes témoins de ses guérisons. (...) Tous les jours il nous encourage en disant : ‘Venez à moi, vous que les maux accablent ; moi, je pourrai vous soulager’ (Mt 11,28). Il aime faire le don de la santé à tous. Et vous, pourquoi me rudoyez-vous en m'empêchant de lui crier (...) : Sauveur, sauve-moi ? » (...)

        Celui qui sait toutes choses (...) se retourne et dit à ses disciples : « Qui vient de toucher ma frange ? (Mc 5,30) (...) Pourquoi me dis-tu, Pierre, qu'une grande foule me presse ? Ils ne touchent pas ma divinité, mais cette femme, en touchant mon vêtement visible, a saisi ma nature divine, et elle a acquis la santé en me criant : Seigneur, sauve-moi. (...)

        « Prends courage à présent, femme. (...) Sois donc désormais en bonne santé (...) Ceci n'est pas l'ouvrage de ma main, mais l'œuvre de ta foi. Car beaucoup ont touché ma frange, mais sans obtenir la force, parce qu'ils n'apportaient pas de foi. Toi, tu m'as touché avec beaucoup de foi, tu as reçu la santé, c'est pourquoi je t'ai amenée maintenant devant tous, pour que tu dises : Sauveur, sauve-moi. »

    Méditation

    Frère Cyrille-Marie Richard

    Frère Cyrille-Marie Richard

    Couvent Saint Pierre martyr à Strasbourg

    Le Dieu-serviteur

    Écouter la méditation
    Deux miracles d’un coup ! La renommée de Jésus est si grande qu’il est sollicité pour une guérison et une résurrection en même temps. Mais les demandeurs de miracle ne sont pas des gens respectueux qui attendraient sagement leur tour comme dans la salle d’attente d’un médecin.
    .
    La femme dont il est question vient en quelque sorte extorquer une guérison. Elle s’approche de Jésus par-derrière, espérant n’être pas vue. Elle ne veut pas lui parler, seulement toucher son vêtement – une pratique qui n’est pas sans rappeler la superstition. Jésus pourrait légitimement s’en offusquer, mais au contraire, il accorde, par sa parole, la guérison à la femme. Celle-ci est prête à tout pour guérir et a une confiance absolue en Jésus : voilà qui suffit à le toucher..

    Quant au notable (un chef, dit le texte grec), sa demande n’est pas une supplication. Il a tellement l’habitude de donner des ordres qu’il se met à en donner à Jésus : « Viens ! » Il lui parle comme à un serviteur. Chose extraordinaire, Jésus ne refuse pas ce rôle : « il se leva et le suivit », dit l’Évangile. D’habitude, cette phrase décrit les disciples qui se mettent à la suite du Christ. Ici, c’est Jésus qui marche à la suite d’un père éprouvé et se fait son serviteur.

    Pour cette femme, pour cet homme, pour nous, Jésus se rend infiniment disponible, dans des rencontres d’une simplicité absolue, où toute distance est abolie. En nous, seuls comptent le désir de l’avoir à notre côté et la confiance qu’on lui porte. En lui, il n’y a plus que la miséricorde du Dieu qui s’est fait serviteur..
    Extrait de Matthieu Pas à Pas (2019)

     

     

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