• Son heure n'était pas encore venue

    Le vendredi de la 4e semaine de Carême
    Calendrier romain ordinaire

    St Clément-Marie Hofbauer | Bx Artemide Zatti - religieux s.d.b. († 1951) | En savoir plus

    Vendredi 15 Mars

    Livre de la Sagesse 2,1a.12-22.

    Les impies ne sont pas dans la vérité lorsqu’ils raisonnent ainsi en eux-mêmes :
    « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation.
    Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et se nomme lui-même enfant du Seigneur.
    Il est un démenti pour nos idées, sa seule présence nous pèse ;
    car il mène une vie en dehors du commun, sa conduite est étrange.
    Il nous tient pour des gens douteux, se détourne de nos chemins comme de la boue. Il proclame heureux le sort final des justes et se vante d’avoir Dieu pour père.
    Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira.
    Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires.
    Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience.
    Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui. »
    C’est ainsi que raisonnent ces gens-là, mais ils s’égarent ; leur méchanceté les a rendus aveugles.
    Ils ne connaissent pas les secrets de Dieu, ils n’espèrent pas que la sainteté puisse être récompensée, ils n’estiment pas qu’une âme irréprochable puisse être glorifiée.

    Psaume 34(33),17-18.19-20.21.23.

    Le Seigneur affronte les méchants
    pour effacer de la terre leur mémoire.
    Le Seigneur entend ceux qui l'appellent :
    de toutes leurs angoisses, il les délivre.

    Il est proche du cœur brisé,
    il sauve l'esprit abattu.
    Malheur sur malheur pour le juste,
    mais le Seigneur chaque fois le délivre.

    Il veille sur chacun de ses os :
    pas un ne sera brisé.
    Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
    pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 7,1-2.10.14.25-30.

    En ce temps-là, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer.
    La fête juive des Tentes était proche.
    Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi, non pas ostensiblement, mais en secret.
    On était déjà au milieu de la semaine de la fête quand Jésus monta au Temple ; et là il enseignait.
    Quelques habitants de Jérusalem disaient alors : « N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ?
    Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Christ ?
    Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. »
    Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria : « Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas.
    Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. »
    On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue.



    Saint Augustin (354-430)
    évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
    Sermons sur Saint Jean, n° 28

    « Son heure n'était pas encore venue »

    « La fête juive des Tentes approchait. Les frères de Jésus lui dirent : Ne reste pas ici, va en Judée, pour que tes disciples là-bas voient les œuvres que tu fais... Jésus leur dit : Mon temps n'est pas encore venu, tandis que pour vous le temps est toujours bon » (Jn 7,2-6)... Jésus répond ainsi à ceux qui lui conseillaient de rechercher la gloire : « le temps de ma gloire n'est pas encore venu ». Voyez la profondeur de cette pensée : ils le poussent à rechercher la gloire, mais lui veut que l'humiliation précède l'élévation ; c'est par l'humilité qu'il veut se frayer un chemin à la gloire. Les disciples qui voulaient être assis l'un à sa droite et l'autre à sa gauche (Mc 10,37) recherchaient la gloire humaine eux aussi : ils ne voyaient que le terme du chemin, sans considérer le chemin qui devait y conduire. Le Seigneur les a donc rappelés à la véritable route, pour qu'ils parviennent à la patrie comme on doit le faire. La patrie est élevée mais la route est humble. La patrie, c'est la vie du Christ ; la route, c'est sa mort. La patrie, c'est la demeure du Christ, la route, c'est sa Passion...

    Ayons donc le cœur droit ; le temps de notre gloire n'est pas encore arrivé. Écoutons dire à ceux qui aiment ce monde, comme les frères du Seigneur : « Votre temps est toujours bon, le nôtre n'est pas encore venu ». Osons le dire, nous aussi. Nous qui sommes le Corps de notre Seigneur Jésus Christ, nous qui sommes ses membres, nous qui le reconnaissons avec joie comme notre chef, redisons ces paroles, puisque c'est pour nous qu'il a daigné les dire le premier. Quand ceux qui aiment le monde insultent notre foi, disons-leur : « Votre temps est toujours bon, le nôtre n'est pas encore venu. » L'apôtre Paul, en effet, nous a dit : « Vous êtes morts, et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu ». Quand viendra notre temps ? « Quand le Christ, notre vie, apparaîtra, alors vous apparaîtrez, vous aussi, avec lui dans la gloire » (Col 3,3).

    « Notre vie est cachée en Dieu avec le Christ ». On pourrait bien dire pendant l'hiver : cet arbre est mort, par exemple un figuier, un poirier ou tout autre arbre fruitier ; pendant tout l'hiver, il semble privé de vie. Mais l'été sert de preuve et permet de juger s'il est vivant. Notre été à nous, c'est la révélation du Christ.

    Image du jour

    « Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages. »

    Évangile selon saint Matthieu 9, 35

    Jean-Marie et Vianneyte Roux

    Jean-Marie et Vianneyte Roux

    Quiberon

    Écouter la méditation

    À l’école des saints

    En 2019, nous rencontrons de manière inattendue saint Vincent Ferrier, patron de la ville de Vannes ; le diocèse fête les 600 ans de sa mort. Pour participer à ce jubilé, nous décidons d’approfondir la vie de ce dominicain espagnol.

    Comment, depuis le début du XVe siècle, où il a vécu, peut-il nous parler ? Cela peut paraître insensé, et pourtant, nous l’avons rencontré et il est bien présent chaque jour…

    Sa vie exigeante et sobre, telle qu’il la transmettait à ses frères, nous interroge sur l’organisation ordonnée de chaque journée. À commencer par se lever le matin et prier. Saint Vincent conseillait de sortir de son lit comme s’il était en flammes ! Sa vie itinérante sur les routes d’Europe pendant 20 ans nous éclaire et nous stimule quand nous-mêmes nous devons accueillir l’imprévu et garder la joie.

    Sa prédication, le doigt pointé vers le ciel, nous engage à approfondir notre foi, à étudier la Parole de Dieu, à agir et à annoncer.
    Son charisme de guérison nous encourage à lui demander son intercession pour nos proches malades ou dans la peine.
    Sa joie nous incite à chanter, à louer, en paroisse, en groupe de prière, à la maison, en voiture. « Allons jusqu’à Dieu en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le ! »* 
    Quand nous marchons vers toi, « Ô Seigneur, donne-nous des saints comme compagnons de route, et rends-nous la joie d’être sauvés. Que l’Esprit généreux nous soutienne. »

    * Psaume 94
    Illustration : Saint Vincent Ferrier par Juan de Juanes

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :