• Survient une violente tempête

    Douzième dimanche du temps ordinaire
    Calendrier romain ordinaire

    - St Joseph Cafasso | Bse Marie Raphaëlle Cimatti - sœur hospitalière († 1945) | En savoir plus

    Dimanche 23 Juin

    Livre de Job 38,1.8-11.

    Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit :
    Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial ;
    quand je lui mis pour vêtement la nuée, en guise de langes le nuage sombre ;
    quand je lui imposai ma limite, et que je disposai verrou et portes ?
    Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !”

    Psaume 107(106),21a.22a.24.25-26a.27b.28-29.30-31.

    Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
    qu'ils offrent des sacrifices d'action de grâce,
    ont vu les œuvres du Seigneur
    et ses merveilles parmi les océans.

    Il parle, et provoque la tempête,
    un vent qui soulève les vagues :
    portés jusqu'au ciel, retombant aux abîmes,
    leur sagesse était engloutie.

    Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
    et lui les a tirés de la détresse,
    réduisant la tempête au silence,
    faisant taire les vagues.

    Ils se réjouissent de les voir s'apaiser,
    d'être conduits au port qu'ils désiraient.
    Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
    de ses merveilles pour les hommes.

    Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5,14-17.

    Frères, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort.
    Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
    Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.
    Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4,35-41.

    Ce jour-là, le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. »
    Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient.
    Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait.
    Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »
    Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
    Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »
    Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »



    Saint Augustin (354-430)
    évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
    Les Discours sur les psaumes, Psaume 25, n° 2 (trad. AELF rev.)

    « Survient une violente tempête »

    Nous aussi nous naviguons sur un lac où ne manquent ni vent ni tempêtes ; les tentations quotidiennes de ce monde submergent presque notre barque. D'où cela vient-il, sinon de ce que Jésus dort ? Si Jésus ne dormait pas en toi, tu ne subirais pas ces tempêtes, mais tu jouirais d'une grande tranquillité intérieure, parce que Jésus veillerait avec toi.

    Que veut dire ceci : Jésus dort ? Cela signifie que ta foi en Jésus est en sommeil. Les tempêtes du lac se soulèvent : tu vois prospérer les méchants et les bons souffrir ; c'est une tentation, un choc des flots. Et tu dis dans ton âme : « O Dieu, est-ce donc là ta justice, que les méchants prospèrent et que les bons soient abandonnés à la souffrance ? » Oui, tu dis à Dieu : « Est-ce donc là ta justice ? » Et Dieu te répond : « Est-ce donc là ta foi ? Que t'ai-je promis en effet ? Est-ce que tu t'es fait chrétien pour réussir en ce monde ? Tu es tourmenté par le sort des méchants ici-bas, alors que tu ne connais pas leur sort dans l'autre monde ? »

    D'où vient que tu parles ainsi et que tu sois secoué par les flots du lac et par la tempête ? C'est que Jésus dort, je veux dire que ta foi en Jésus s'est endormie dans ton cœur. Que feras-tu pour être délivré ? Réveille Jésus et dis-lui : « Maître, nous sommes perdus ». Les incertitudes de notre traversée du lac nous troublent ; nous sommes perdus. Mais lui s'éveillera c'est-à-dire que ta foi reviendra en toi ; et avec l'aide de Jésus, tu réfléchiras en ton cœur et tu remarqueras que les biens accordés aujourd'hui aux méchants ne dureront pas. Ces biens leur échappent pendant leur vie ou ils devront les abandonner au moment de leur mort. Pour toi, au contraire, ce qui t'est promis te restera pour l'éternité... Tourne donc le dos à ce qui tombe en ruine, et tourne ton visage vers ce qui demeure. Quand le Christ se réveillera, la tempête ne secouera plus ton cœur, les flots ne submergeront pas ta barque, parce que ta foi commandera aux vents et aux flots, et que le danger disparaîtra.

    Méditation

    Prédicateur

    Père Gautier Mornas

    Fraternité sacerdotale de Saint Dominique

    Ecouter la méditation

    Même pas peur !

    Comment ne pas comprendre la panique des disciples ? Elle est bien légitime : leur barque est ballottée par les flots tempêtueux et la situation semble désespérée. D’autant que la nuit est tombée et que Jésus dort à l’arrière ! Pour les juifs à l’époque du Christ, la mer représente le chaos – parce qu’on y perd ses repères – mais aussi la mort – car dans sa fureur elle engloutit et ne rend pas –. Cette mer, agitée au-delà de toute agitation, jette aux visages des disciples leur vulnérabilité et leur impuissance, comme en contraste avec la puissance créatrice et paisible de Dieu… qui, lui, dort à la poupe !

    Voilà une scène qui en convoque une autre dans notre mémoire, tirée de la nuit des origines, inscrite au tout début de la Bible, dans le Livre de la Genèse : au commencement, la terre était vide et vague, “tohu-bohu“, abîme, tempête, chaos incompréhensible… Incompréhensible jusqu’à ce que Dieu prononce sa parole créatrice et ordonnatrice.

    Aujourd’hui, nos existences peuvent être chaotiques, nos vies ressembler à des champs de dévastations, notre quotidien être aussi instable que périlleux ; et pourtant, et pourtant, il y aura toujours plus important que ces violences incompréhensibles : la présence du Ressuscité en nous, envers et contre tout !

    L’un des tout premiers textes du christianisme, du début du IIe siècle, le « Pasteur d’Hermas », avertissait déjà, en conseillant de construire nos vies sur du solide, c’est-à-dire sur de l’eau… mais l’eau du baptême !

     

     

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